Ce site web n’est plus mis à jour

La Swiss National COVID-19 Science Task Force a été dissoute le 31 mars 2022.

Elle a été remplacée par le Comité consultatif scientifique COVID-19 pour que les cantons et la Confédération puissent continuer de bénéficier d’une expertise scientifique dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2.

Ce site web n’est donc plus mis à jour, mais son contenu reste accessible à titre d’archive.

News-Symbolbild_Lagebericht-1-1024x341

Rapport scientifique, 26 octobre 2021

Texte original en allemand 

Résumé

Le nombre d’infections confirmées au SARS-CoV-2 recommence à augmenter depuis la mi-octobre 2021, on estime le taux de reproduction à 1,1-1,4 et on attend actuellement une période de doublement des cas d’environ 2 [1,5 – 5] semaines. Si cette hausse se poursuit, elle sera également visible plus tard dans le nombre d’hospitalisations, puis dans le taux d’occupation des soins intensifs. Environ 2% des cas confirmés sont hospitalisés pour l’instant. Actuellement, l’occupation des lits en soins intensifs est à 2,5 doublements du taux maximal de l’automne 2020.

A cet instant en Suisse, à la fin octobre 2021, quelque 1,6 millions de personnes n’est pas encore immunisée contre le SARS-CoV-2 suite à une vaccination ou une infection. Le nombre prévisionnel d’hospitalisations dues au COVID-19 dépend du nombre de personnes qui se font vacciner avant d’être infectées. L’accélération des infections qui se profile ces derniers jours pourrait sous-tendre le fait qu’une majorité de ces personnes a été infectée sans avoir été vaccinée. Des modélisations de l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) laissent à penser qu’en Suisse le nombre d’hospitalisations quotidiennes en automne-hiver 2021/22 pourrait dépasser les chiffres de l’hiver dernier. Pendant la deuxième vague, en automne et hiver 2020/21, on estime que 19 000 interventions médicales ont été reportées, et l’analyse des données d’hospitalisation évoque un triage informel[1]. Ce genre de situation affecte aussi bien les patientes et patients du COVID-19 que ceux nécessitant une prise en charge médicale pour d’autres raisons.

Si une propagation rapide de la maladie risque de provoquer une nouvelle surcharge du système de santé, il existe certaines mesures qui aident à freiner la circulation du virus et à éviter cette surcharge. Des dispositifs d’hygiène étendus, comme une utilisation accrue du masque, une application des distances de sécurité et le fait d’aérer peuvent réduire les infections. Les fermetures constituent également un moyen de réduire les contacts et les transmissions de manière générale, mais elles doivent être évitées au maximum pour des raisons sociétales et économiques. Une méthode possible pour éviter les fermetures en cas de risque de surcharge du système de santé consiste à adapter le certificat COVID, par exemple en réduisant la durée de validité des tests ou en autorisant uniquement les personnes guéries et vaccinées à accéder aux événements à fort risque de transmission.

La poursuite des vaccinations peut également éviter une surcharge du système de santé et permettre de lever progressivement les mesures encore en place. L’Espagne et le Portugal ont atteint une couverture vaccinale, ce qui leur permet de maintenir une charge réduite pour leurs systèmes de santé, malgré un faible nombre de mesures en place. En Grande-Bretagne, dont le taux de vaccination se situe entre ceux de la Suisse et du Portugal / de l’Espagne, le nombre de cas, d’hospitalisations et de décès augmente actuellement de 15 à 20% par semaine.

Les personnes ayant reçu deux doses vaccinales restent très bien protégées contre les évolutions graves de la maladie, une hospitalisation ou un décès. Jusqu’à septembre 2021, les données issues de Suisse ne montraient aucune altération de l’efficacité de la vaccination contre les évolutions graves de la maladie, quel que soit le groupe d’âge. Au mois d’octobre, on observe une baisse de l’efficacité de la vaccination contre les hospitalisations chez les personnes âgées. Dans le groupe des plus de 80 ans, la protection est passée de 89-94% en septembre à 73-87% en octobre. Les données provenant d’Israël et de Grande-Bretagne, qui ont été plus rapides à vacciner une grande partie de leur population, laissaient prévoir une telle baisse de la protection pour les personnes les plus vulnérables en Suisse également. Des données internationales démontrent que l’administration d’une troisième dose permet d’éviter cette baisse. En Suisse, on pourrait ainsi éviter entre 6 000 et 12 000 hospitalisations chez les personnes âgées de plus de 80 ans. Chez les personnes âgées de 70 à 79 ans, pour qui les données internationales laissent aussi envisager une baisse de la protection, on pourrait éviter 3 000 à 6 000 hospitalisations.

Les personnes guéries bénéficient d’une protection comparable à celle des personnes vaccinées avant d’avoir été infectées[2],[3]. D’un point de vue scientifique, rien ne s’oppose donc à une équivalence de la durée des certificats pour les personnes vaccinées et les personnes guéries. Une dose unique renforce encore la protection des personnes guéries, et peut être particulièrement bénéfique pour les personnes dont la guérison a été prouvée par des tests sérologiques.

D’un point de vue de santé publique, les conséquences sévères d’une infection au SARS-CoV-2 tout autant que celles à long terme sont pertinentes. Ce document se concentre sur les conséquences sévères, et surtout sur le nombre d’hospitalisations, car il est possible que le système de santé se retrouve fortement surchargé dans les prochains mois. Chez une partie des personnes infectées, les infections au COVID-19 ont des conséquences à long terme sur la santé des personnes (Covid long) qui ont déjà été présentées en détails auparavant[4].

1 Situation épidémiologique

L’épidémie de SARS-CoV-2 en Suisse est actuellement causée presque exclusivement par le variant Delta (B.1.617.2) qui a remplacé les autres variants circulant à l’été 2021. Le nombre de cas et d’hospitalisations a enregistré une hausse entre fin juin et mi-août 2021, puis s’est stabilisé à un niveau élevé pendant un mois, avant de commencer à reculer début septembre 2021. Depuis la semaine dernière, le nombre de cas est à nouveau nettement en hausse. Selon des études de simulation de l’ECDC, la charge maximale des hospitalisations pourrait dépasser celle de l’année dernière d’ici la fin novembre 2021 pour les pays européens ayant une couverture vaccinale similaire à celle de la Suisse[5]. Une hausse rapide du nombre de cas, et donc d’hospitalisations, serait très difficile à maîtriser pour le système de santé, encore très sollicité.

1.1. Dynamique

Depuis début septembre 2021, l’épidémie de SARS-CoV-2 avait reculé en Suisse (Re<1). Toutefois, depuis cette semaine, l’estimation de la valeur R est nettement supérieure à 1. La moyenne sur 7 jours du taux de reproduction dans l’ensemble du pays est de 1,24 (intervalle d’incertitude de 95%, IC: 1,08-1,41), ce chiffre reflétant le niveau de circulation du virus enregistré dans la semaine du 9 au15 octobre 2021[6].

Les estimations sur une base journalière du taux de reproduction effectif Re pour l’ensemble de la Suisse sont de:

  • 1,24 (IC 95%: 1,1-1,37) sur la base des cas confirmés au 15 octobre 2021.
  • 0,96 (IC 95%: 0,73-1,24) sur la base des hospitalisations au 9 octobre 2021. A titre de comparaison, sur la base des cas confirmés, le Re est estimé à 1,18 (IC 95%: 1-1,36) pour le même jour.
  • 0,89 (95% IC: 0,42-1,53) sur la base des décès au 3 octobre 2021. Pour une comparaison sur la base des cas confirmés, le Re est estimé à 0,95 (IC 95%: 0,72-1,21) pour le même jour. Sur la base des cas confirmés, le Re est estimé à 0,92 (IC 95%: 0,84-1,01) pour le même jour.

Les estimations sont sujettes à rectification en raison des décalages temporels des notifications et de fluctuations dans les données. Nous rappelons que les valeurs de Re reflètent le niveau de circulation du virus avec un certain décalage puisqu’il s’écoule plusieurs jours entre l’infection et le résultat du test ou le décès éventuel. Pour les valeurs de Re établies d’après le nombre de cas, ce décalage est de 10 jours au moins, tandis qu’il peut aller jusqu’à 23 jours pour les valeurs basées sur le nombre de décès.

Nous évaluons par ailleurs le taux de variation des cas confirmés, des hospitalisations et des décès sur les deux dernières semaines[7]. Le nombre de cas confirmés a augmenté de 27% (IC: 42% à 13%) par semaine, le nombre d’hospitalisations de 6% (IC: 31% à -14%) et le nombre de décès a baissé de 22% (IC: 20% à -50%). Ces valeurs reflètent les infections survenues il y a plusieurs semaines.

Notre tableau de bord permet de suivre l’évolution du nombre de cas, d’hospitalisation et de décès par tranches d’âge[8]. Le nombre de cas est en nette hausse dans tous les groupes d’âge, à l’exception des personnes âgées de 70 à 80 ans et des plus de 80 ans. Le nombre d’hospitalisation n’a connu ni hausse ni baisse notable sur les deux dernières semaines, quel que soit le groupe d’âge.

1.2. Chiffres absolus

Le nombre cumulé de cas confirmés au cours des deux dernières semaines est de 169 pour 100 000 habitants. La positivité est de 4,8% (au 22 octobre 2021; c’est le dernier jour pour lequel seules quelques notifications tardives sont attendues).

La moyenne sur 7 jours du nombre de nouvelles hospitalisations journalières se situe autour de 20 (fig. 1). Actuellement, la majorité des personnes hospitalisées sont des personnes qui ont été infectées en Suisse (fig. 1). La part de personnes ayant reçu deux doses de vaccin parmi les personnes hospitalisées a fortement augmenté chez les plus de 80 ans ces dernières semaines (fig. 2). Nous aborderons l’efficacité de la vaccination au paragraphe «Variant Delta et efficacité des vaccins».

 

Figure 1. Part de patients et patientes hospitalisés infectés en «Suisse» (bleu), en «retour de voyage» (vert) et en «lieu inconnu» (jaune). Source des données: OFSP.

Figure 2: part (haut) et nombre absolu (bas) de patients et patientes hospitalisés avec couverture vaccinale complète. Cette part a nettement augmenté chez les plus de 80 ans ces derniers jours, sans s’accompagner d’une hausse marquante de la couverture vaccinale. Cela dénote une baisse de la protection. La protection est quantifiée aux fig. 3 et 4.

Le nombre de patients et patientes COVID-19 dans les unités de soins intensifs s’est situé, au cours des deux dernières semaines, entre 118 et 152[9] personnes (la variation était de -12% (IC: -5% à -18%) par semaine).

Le nombre de décès confirmés en laboratoire au cours des deux dernières semaines s’est situé entre 2 et 9[10] par jour.

1.3. Nouveaux variants

Depuis la semaine 26 de 2021, le variant Delta (B.1.617) est majoritaire en Suisse. Ce variant, décrit à l’origine en Inde, a une fréquence de 100% depuis la semaine 38 parmi les cas séquencés[11]. A partir de cette augmentation de la fréquence du variant Delta, on peut calculer un avantage de transmission de 58% par rapport au variant Alpha (IC 95%: 56-60%), ce qui correspond aux estimations de l’avantage de transmission de 56% (IC 95%: 34%-81%) en Angleterre[12]. En raison de cet avantage de transmission, le variant Delta est désormais dominant dans de nombreuses régions du monde.

Le 20 octobre 2021, Public Health England a déclaré AY.4.2, un sous-variant de Delta, comme «variant under investigation» (VUI-21OCT-01)[13]. En Angleterre, l’avantage de croissance d’AY.4.2 a été estimé à 17% par rapport à d’autres sous-variants de Delta. Pendant la semaine 40, AY.4.2 avait une fréquence de 5,9%[14]. Ce variant a été retrouvé environ 50 fois en Suisse ces 2 derniers mois, avec une fréquence de 1,2% pendant la semaine 40[15].

Delta cause des évolutions plus sévères de la maladie que les souches précédemment dominantes en Suisse. Dans une vaste étude menée en Angleterre, les patientes et patients atteints par le variant Delta présentaient un risque d’hospitalisation plus de deux fois supérieur à celui de ceux atteints par le variant Alpha[16]. Une augmentation similaire du risque a été observée en Ecosse[17] et au Canada[18].

1.4. Variant Delta et efficacité des vaccins

Infection: plusieurs observations concordantes tendent à indiquer une efficacité moindre des vaccins à ARNm contre les infections par le variant Delta, même asymptomatiques. Selon les données fournies par Israël, le vaccin de Pfizer/BioNtech a une efficacité de 39% (IC 95%: 9-59%)[19]; et de 79% (IC 95%: 75-82%) selon les données en provenance de l’Ecosse[20]. Un nouveau rapport de l’étude REACT a calculé que l’efficacité du vaccin contre l’infection était de 49% (IC 95%: 22-67%)[21] (ce rapport n’opère pas de distinction entre les vaccins utilisés en Angleterre). Pour résumer, on peut dire que les vaccins à ARNm divisent environ par deux le risque d’infection par le variant Delta. Infection symptomatique: la protection vaccinale contre les infections symptomatiques de Delta, comparée à Alpha, est également réduite. Selon un rapport de Public Health England[22], l’efficacité est passée de 89% (IC 95%: 87-90%) contre le variant Alpha à 79% (IC 95%: 78-80%) contre le variant Delta (voir également[23], [24]; Pfizer/BioNtech). D’après les données canadiennes, l’efficacité contre les infections symptomatiques par le variant Delta est de 85% (IC 95%: 78-89%)[25] (Pfizer/BioNtech et Moderna). Une nouvelle étude californienne[26] estime l’efficacité du vaccin de Moderna contre les infections par Delta à 87% (IC 95%: 84-89%), et à 98% (IC 95%: 97-99%) contre les infections par Alpha. Selon cette étude, l’efficacité du vaccin contre le variant Delta passait à 80% (IC 95%: 70-87%) au bout de cinq mois. Des études menées en Israël[27] estiment l’efficacité à 40% (IC 95%: 9-61%) seulement. Plusieurs facteurs pourraient expliquer la faible efficacité de la vaccination contre le variant Delta en Israël: le temps écoulé depuis la vaccination y est plus long que dans d’autres pays; le délai entre les deux doses était très réduit (3 semaines); et seul le vaccin de Pfizer/BioNtech a été administré, or celui-ci semble moins efficace que celui de Moderna. Evolution grave de la maladie / hospitalisation: la protection vaccinale contre une évolution grave de la maladie demeure élevée avec le variant Delta. L’efficacité est d’environ 96% (IC 95%: 91-98%) selon les données collectées en Grande-Bretagne [28], [29] et de 88% (IC 95%: 78,9-93,2%) selon les données provenant d’Israël[30]. Ces estimations se réfèrent à la protection dont bénéficient les vaccinés par rapport aux non-vaccinés, et ne sont pas ventilées en fonction des différents vaccins utilisés dans ces pays. Selon une prépublication[31] se basant sur des données fournies par la Californie, le vaccin de Moderna protège à 98% (IC 95%: 93-99%) d’une hospitalisation après une infection par le variant Delta. Selon une prépublication d’Israël[32] et les analyses de Public Health England[33], la protection contre les évolutions graves de la maladie semble diminuer avec le temps. Les données suisses démontrent une protection vaccinale d’environ 90% ou plus contre le risque d’hospitalisation dans toutes les tranches d’âge aux mois de juillet, août et septembre 2021 (fig. 3). Toutefois, pour le mois d’octobre, on observe une baisse de l’efficacité de la protection en Suisse chez les personnes âgées de 80 ans et plus: elle passe de 89-94% en septembre à 73-87% en octobre. Les données internationales avaient laissé prévoir cette baisse [34],[35], (résumées dans [36]). Les intervalles d’incertitude sont nettement plus élevés en ce qui concerne la protection contre les décès (fig. 4). La figure 5 montre la protection contre l’hospitalisation en fonction du vaccin. Transmission: la vaccination empêche la propagation du virus par au moins deux mécanismes: elle réduit tout d’abord le nombre d’infections symptomatiques et asymptomatiques, et donc le nombre de personnes infectées (voir ci-dessus); et elle réduit la propagation du virus par les personnes infectées malgré le vaccin. En effet, une personne vaccinée transmet plus rarement le virus qu’une personne non vaccinée, même en cas d’infection. Une prépublication[37] décrit une étude qui estime que le risque de transmission en cas d’infection par le variant Delta est réduit d’environ 66% après deux injections du vaccin à ARNm de Pfizer/BioNtech par rapport aux personnes non vaccinées. Les raisons précises de cette protection ne sont pas connues; elle pourrait s’expliquer par une phase infectieuse plus courte[38] ou par une réduction de la contagiosité du virus chez les personnes vaccinées[39].
Figure 3: efficacité des vaccins contre l’hospitalisation. Les chiffres indiqués sont le nombre d’hospitalisations pour 100 000, les chiffres entre parenthèses représentent le nombre absolu d’hospitalisations le même mois. Les barres noires (total) ne distinguent pas les catégories d’âge, et sont donc faussées selon le paradoxe de Simpson[40].

Figure 4: efficacité des vaccins contre le décès. Les chiffres indiqués sont le nombre de décès dus au COVID-19 pour 100 000, les chiffres entre parenthèses représentent le nombre absolu de décès dus au COVID-19 le même mois. Les barres noires (total) ne distinguent pas les catégories d’âge, et sont donc faussées selon le paradoxe de Simpson[41].

 

Figure 5: efficacité des vaccins contre l’hospitalisation, ventilée par type de vaccin (Moderna et Pfizer/BioNTech).

2. Future charge de morbidité potentielle

Une large majorité de personnes devrait développer des anticorps contre le SARS-CoV-2, soit suite à une vaccination, soit suite à une infection (p. ex. [42]). En raison des caractéristiques du variant Delta (très contagieux, transmissible même chez les personnes ayant reçu deux doses de vaccin, voir ci-dessus), nous supposons qu’avec le temps, presque toutes les personnes développeront une immunité contre le SARS-CoV-2. En Suisse, près d’1,6 million de personnes n’est ni vaccinée ni guérie, et ne présente donc pas encore de réponse immunitaire au SARS-CoV-2 (tableau 1). Le nombre prévisionnel de futures hospitalisations dépend de la mise en place ou non d’une immunité contre le SARS-CoV-2 chez ces personnes, soit par la vaccination soit par une infection. Le nombre prévisionnel de futures hospitalisations peut être largement réduit en cas de hausse de la couverture vaccinale. Dans la figure 6, nous estimons le nombre d’hospitalisations qui pourraient être évitées par tranche d’âge en cas de vaccination complète (calculs détaillés en annexe A), par rapport à la situation dans laquelle ces personnes seraient infectées sans être vaccinées. On obtient un total de 15 000 à 30 000 hospitalisations évitables sur toutes les tranches d’âge. A titre de comparaison, la pandémie de COVD-19 a causé jusqu’ici plus de 30 000 hospitalisations en Suisse (tableau 1). Il est également possible de réduire le nombre prévisionnel d’hospitalisations en administrant une troisième dose de vaccin, surtout chez les personnes les plus âgées. Comme on le voit ci-dessus, la double vaccination a permis d’éviter plus de 9 hospitalisations sur 10 jusqu’au mois de septembre. Par ailleurs, des données provenant de Suisse (voir ci-dessus), d’Israël et de Grande-Bretagne démontrent une baisse de cette protection chez les personnes les plus vulnérables[43],[44]. Une troisième vaccination permet de faire remonter cette très bonne protection. Une première étude israélienne a montré qu’une troisième dose divisait par plus de 10 le risque d’hospitalisation chez les personnes vulnérables[45]. Si la protection vaccinale contre l’hospitalisation est retombée à 86% chez les plus de 80 ans et qu’un troisième vaccin permet de la faire remonter à 96%, cette troisième dose peut permettre d’éviter 6000 à 12 000 autres hospitalisations dans cette tranche d’âge (fig. 6; détails en annexe A). Chez les personnes âgées de 70 à 79 ans, selon ces mêmes hypothèses, une troisième dose permettrait d’éviter 3000 à 6000 hospitalisations. Pour résumer, si les vaccinations ne continuent pas à progresser, il faut s’attendre à 15 000 à 30 000 hospitalisations chez les personnes non-vaccinées (fig. 6). S’y ajoutent les hospitalisations chez les personnes vaccinées, en raison de l’efficacité de la vaccination à environ 96%, et les hospitalisations dues à la perte de l’efficacité de la couverture vaccinale (fig. 7).   
Tranche d’âge Nombre de personnes Cas signalés Nombre estimé de personnes infectées* Hospitali- sations Décès Nombre estimé de personnes non-immuniséesa* Vaccination à une dose Vaccination complète Nombre estimé de personnes non guéries et non-vaccinées* IFR estimé (en %)b IHR estimé (en %)b  
0 – 9 873 043 28 628 381 000 409 2 511 000 123 146 496 000 0,001 0,107  
10 – 19 844 155 101 119 367 000 207 1 274 000 54 484 293 276 255 000 0 0,056  
20 – 29 1 045 350 152 751 351 000 699 4 216 000 63 081 619 152 190 000 0,001 0,199  
30 – 39 1 229 176 146 942 375 000 1 312 15 258 000 64 455 783 564 225 000 0,004 0,349  
40 – 49 1 198 325 134 416 362 000 2 418 45 198 000 48 106 841 431 164 000 0,012 0,668  
50 – 59 1 292 837 129 387 341 000 4 622 238 194 000 42 492 971 435 157 000 0 07 1 354  
60 – 69 947 959 70 625 232 000 5 906 749 110 000 24 216 785 909 80 000 0,322 2,541  
70 – 79 721 518 43 042 129 000 7 714 2 167 69 000 11 371 643 226 45 000 1,679 5,976  
80+ 453 670 46 666 60 000 9 889 7 521 48 000 7 036 401 865 32 000 12,619 16,592  
  8 606 033 853 576 2 599 000 33 176 10 742 1 877 000 315 364 5 340 004 1 643 000 0,413 1,277  
  Tableau 1. Estimation du nombre de personnes non-immunisées sur la base des données de la semaine 41 de 2021. Pour plus d’informations sur ce tableau, voir aussi[46]. IFR=infection fatality ratio (taux de létalité). IHR=infection hospitalization ratio (taux d’hospitalisations). Une personne non immunisée est définie comme une personne non protégée contre une hospitalisation. Ce tableau est une version actualisée et étendue de celui figurant dans le point d’actualité scientifique du 17 août 2021[47]. Nous supposons ici notamment que toutes les personnes vaccinées une fois reçoivent leur deuxième dose rapidement, et bénéficient ainsi d’une protection complète. Les séroprévalences spécifiques à l’âge se basent sur une étude genevoise[48] que nous extrapolons sur toute la Suisse. Par ailleurs, nous corrigeons les séroprévalences vers la valeur supérieure dans toutes les tranches d’âge, sur la base des cas signalés depuis le mois de juin et du taux de couverture déductible de l’étude genevoise. (Chez les tranches d’âge les plus jeunes, dont le taux de couverture s’est probablement amélioré récemment, cette procédure a pour conséquence une sous-estimation des personnes non immunisées).  * Arrondi à 1000. a Le nombre de personnes actuellement non immunisées est estimé sur la base du nombre de personnes vaccinées une et deux fois à la semaine 41 et sur l’efficacité estimée de la vaccination contre les hospitalisations. Selon nos estimations, le nombre de personnes non immunisées correspond au nombre de personnes qui ne sont ni vaccinées ni guéries. Nous y ajoutons également la part de personnes vaccinées mais qui ne sont pas protégées contre une hospitalisation sur la base de la part de la population vaccinée dans une classe d’âge et de l’efficacité de la vaccination contre l’hospitalisation (80% après une dose de vaccin, 96% après deux doses[49]). Pour plus de détails, voir[50]. b Hospitalisations et décès par infection: la plupart des données se basent sur les infections par les souches de SARS-CoV-2 dominantes jusqu’à mars 2021. En cas d’infection par le variant Delta, le risque d’hospitalisation ou de décès est plus important qu’avec les souches dominantes jusqu’à mars 2021 (voir paragraphe 1). La plage de valeurs est indiquée sur toute la tranche d’âge.  

Figure 6: estimation du nombre d’hospitalisations évitables grâce à la vaccination. Nous partons de l’hypothèse que toutes les personnes n’ayant pas encore été vaccinées ou guéries seront infectées à long terme par le virus. Les barres orange montrent l’estimation du nombre d’hospitalisations évitées si toutes les personnes non vaccinées ou non guéries se font vacciner avant d’être infectées. Les barres vertes représentent l’estimation du nombre d’hospitalisations évitées si les groupes de personnes reçoivent une 3e dose de vaccin dès que l’efficacité est tombée à 86% et qu’elle est rétablie à 96% après la 3e dose. Les données britanniques indiquent que la protection est tombée à environ 86% ou moins chez les personnes âgées de 80 ans et plus. Les données d’Israël et des Etats-Unis indiquent que cela pourrait déjà être le cas chez les personnes âgées de plus de 60 et 65 ans [51];[52] (les deux études n’effectuent toutefois plus de distinction à partir de 65 ans, ce qui pourrait fausser les données en raison du paradoxe de Simpson[53]). Chez les personnes plus jeunes, la protection devraient encore être nettement plus élevée. Les barres vertes représentent donc une hypothèse applicable au moment où l’efficacité tombe à 86%. Nous estimons que les enfants et les adolescents sont protégés à 96%, comme toutes les autres tranches d’âge, mais nous ne connaissons pas le taux exact. Les points noirs représentent la couverture vaccinale actuelle (au moins une dose). Plus de détails en annexe A.

3. Perspectives pour l’hiver 2021/22

Une question importante se pose: à quelle vitesse une future vague d’infections avec une charge de morbidité potentielle comme celle représentée ci-dessus peut-elle se propager? L’ECDC a procédé à des estimations à ce sujet dans son dernier rapport. Pour une couverture vaccinale équivalente à celle de la Suisse, il existe un risque élevé que les hospitalisations journalières atteignent l’hiver à venir des valeurs maximales plus élevées que l’année dernière[54]. En juin 2021, la Task force scientifique a également formulé des réflexions générales sur les évolutions à l’hiver 2020/21 à l’attention de l’OFSP (annexe B). Dans ce qui suit, nous estimons approximativement la possible dynamique de l’épidémie de SARS-CoV-2 en Suisse pendant l’hiver 2021/22. Ces représentations se basent sur des suppositions très simplifiées et doivent donc être considérées comme des estimations très approximatives. Au début de l’automne 2020, l’immunité de la population était à 10% environ[55]. Le virus qui circulait à cette période avait un taux de reproduction de base R0 d’environ 2,5[56]; en d’autres termes, sans mesures de protection et sans immunité, une personne infectée en infectait à son tour 2,5 en moyenne. Dans l’hypothèse selon laquelle les 10% de personnes guéries ne s’infectent plus, R0 = 2,5 [57],[58] correspond à une valeur R effective (Re) de 2,25 en l’absence de mesures. La valeur Re maximale a été estimée à l’automne dernier, fin septembre, et s’élevait à 1,8 [59]. Le variant Delta a un taux de reproduction de base R0 d’environ 6,0 [60]. A ce jour, environ 75% de la population sont vaccinés ou guéris. Ce taux réduirait la valeur R sans mesures à 1,5 si les personnes vaccinées et guéries ne pouvaient plus être infectées. Cependant, en cas d’infection par le variant Delta, les personnes vaccinées et guéries participent à la transmission, même si elles le font à une moindre échelle (voir ci-dessus). Les données internationales montrent que la protection contre l’infection diminue au bout de 4 à 6 mois après la vaccination[61]. La plupart des personnes vaccinées en Suisse aura largement dépassé ce délai en hiver. Sur la base de ces réflexions, il existe un risque que la circulation du virus, et donc la valeur Re, reprennent le niveau de l’automne dernier (Re = 1,8), voire le dépassent, si toutes les mesures sont levées et que nous recommençons à nous comporter comme avant la pandémie. Ces réflexions correspondent aux prévisions de l’ECDC[62]. Elles sont également appuyées par l’évolution récente de la pandémie en Grande-Bretagne: malgré le taux de vaccination très élevé après l’assouplissement des mesures[63], le nombre journalier de contaminations, d’hospitalisations et de décès (actuellement entre 15 et 20%) augmente d’une semaine à l’autre[64] (fig. 7; en Grande-Bretagne, plus de 95% des personnes âgées de 70 ans et plus sont vaccinées, tandis que 90% des plus de 65 ans le sont en Suisse, voir également le paragraphe 4 ci-dessous; il faut également constater qu’en Suisse, jusqu’à très récemment, seuls les vaccins à ARNm efficaces étaient utilisés, tandis que la Grande-Bretagne a aussi utilisé largement Astra Zeneca). Une charge de morbidité sur une période réduite, comme le présente le scénario de l’ECDC, amènerait les hôpitaux aux limites de leurs capacités. Ce scénario signifierait que les services de soins intensifs seraient surchargés à l’automne-hiver 2021/22, ce qui contraindrait les hôpitaux à reporter d’autres interventions moins urgentes, à augmenter les capacités malgré le manque de personnel, et donc à ne pas pouvoir respecter la qualité habituelle des soins , et à imposer encore une nouvelle charge de travail très lourde au personnel des soins intensifs. Les conséquences seraient: risque de triage implicite (et incorrect sur le plan éthique), passage insidieux vers une augmentation des capacités en soins intensifs impliquant des compromis sur les standards thérapeutiques et départ accru d’employés en soins intensifs qui passeraient à des univers professionnels moins exigeants.

4. Progression de la vaccination

Depuis début juin 2021, le rythme de la vaccination en Suisse a été divisé par huit. Actuellement, environ 0,46% de la population est vacciné chaque semaine (fig. 7). Cela correspond à moins d’un huitième de la vitesse de vaccination maximale (environ 4% dans la semaine du 2 au 9 juin 2021) ayant eu lieu jusqu’ici. En Suisse, environ 65% des personnes ont reçu au moins une dose de vaccin. De nombreux pays d’Europe occidentale ont une couverture vaccinale supérieure à 70% (p. ex. l’Italie, la France, l’Espagne, le Portugal, la Grande-Bretagne). Au rythme actuel (0,46% par semaine), la Suisse n’atteindrait une telle couverture vaccinale qu’en 2022. La couverture vaccinale est l’un des principaux facteurs pour l’évolution future de la pandémie. Cependant, tous les vaccins n’ont pas la même efficacité. Les vaccins à ARNm sont plus efficaces que celui d’AstraZeneca contre le variant Delta[65],[66] et la baisse de l’immunité semble aller plus vite avec Pfizer/BioNTech qu’avec Moderna[67],[68],[69],[70]. La Suisse pourrait donc bénéficier de n’avoir utilisé, jusqu’à récemment, presque que des vaccins à ARNm, et de son taux de 66% de vaccination avec Moderna (qui présente l’efficacité la plus durable), nettement plus élevé que dans les autres pays européens[71].

L’Espagne, le Portugal, le Danemark et la Grande-Bretagne ont largement assoupli leurs mesures, mais la couverture vaccinale de ces quatre pays est nettement plus élevée qu’en Suisse (fig. 7). Dans ces quatre pays, plus de 95% des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu au moins une dose de vaccin (pour l’Espagne, le Portugal et le Danemark, le tableau de bord de l’ECDC[72] montre qu’entre 96,7% et 100% des personnes de toutes les tranches d’âges à partir de 60 ans ont reçu au moins une dose; certaines de ces valeurs – celles autour de 100% – doivent être une surestimation; les données de la Grande-Bretagne de [73] pour les valeurs du «Freedom day» (qui ont été revues à la baisse par la suite) et de [74] pour les valeurs d’aujourd’hui). En Suisse, en revanche, 90% des personnes âgées de plus de 70 ans ont reçu au moins une dose de vaccin; ce taux est de 85% pour les personnes âgées de 60 à 69 ans[75].

Ces variations dans la couverture vaccinale entraînent des différences marquées dans la part de la population non immunisée dans ces tranches d’âge. A première vue (à titre d’exemple), on pourrait se dire que la différence entre 90% et 95% de couverture vaccinale ne représente «que» 5%. Mais cela signifie que 10% ou 5% des personnes ne sont pas vaccinés. En d’autres termes, le nombre de personnes n’ayant pas été immunisées par le vaccin est deux fois plus élevé avec une couverture vaccinale de 90% que de 95%. L’immunisation par guérison entre également en compte dans le calcul de la charge de morbidité potentielle. Il n’existe pas de données détaillées comparables à ce sujet provenant des différents pays. Mais la comparaison des nombres de décès cumulés par million d’habitants suite au COVID-19 donne toutefois des indices sur l’immunisation de la population. Au Portugal, en Espagne et en Angleterre, ceux-ci sont supérieurs de 30% et plus aux valeurs de la Suisse[76]. Cela suggère que la part de personnes immunisées après avoir été guéries est également plus élevée dans ces pays qu’en Suisse. Sur la base de ces réflexions, la charge de morbidité potentielle chez les personnes âgées de 60 ans et plus est donc plus de deux fois plus élevée en Suisse que dans ces autres pays; la différence pourrait être encore nettement plus importante, mais en raison de la qualité limitée des données, il est impossible de donner des valeurs précises.

Les Pays-Bas et la Belgique ont également assoupli leurs mesures, et connaissent désormais une baisse des nombres de cas avec une couverture vaccinale supérieure à la Suisse[77].

Figure 7a: le nombre de personnes vaccinées (axe des x) et le taux hebdomadaire de vaccination (axe des y) par rapport à la moyenne européenne. Au rythme de vaccination actuel, nous atteindrons la couverture vaccinale représentée par la ligne en pointillés autour de Noël. Source OWID (25 octobre 2021).

7b

Figure 7b: représentation animée avec évolution dans le temps de la Suisse par rapport à l’Europe (seules la Suisse et une sélection de pays européens sont représentées).

211026_Task_Force_Point_de_presse_v04-8

Figure 8a: Le nombre de personnes vaccinées (axe des x) et le taux hebdomadaire de vaccination (axe des y) des cantons. Source OFSP ([78], 24 octobre 2021).

 

8b

Figure 8b: représentation animée avec évolution dans le temps des cantons suisses.

Références:

[1] https://sciencetaskforce.ch/fr/policy-brief/les-consequences-de-la-saturation-des-unites-de-soins-intensifs/

[2] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-21-septembre-2021/

[3] https://g-f-v.org/2021/09/30/4411/

[4] https://sciencetaskforce.ch/wp-content/uploads/2020/11/Moegliche_Langzeitfolgen_einer_Sars-Cov-2-Infektion.pdf

[5] https://www.ecdc.europa.eu/sites/default/files/documents/covid-19-rapid-risk-assessment-16th-update-september-2021.pdf , page 17, figure 9

[6] https://sciencetaskforce.ch/fr/taux-de-reproduction/ et https://ibz-shiny.ethz.ch/covid-19-re-international/:   les estimations de Re au cours des derniers jours peuvent être sujettes à de légères fluctuations. Elles se produisent en particulier dans les petites régions, lors d’une dynamique changeante ou lors d’un faible nombre de cas.

[7] https://ibz-shiny.ethz.ch/covidDashboard/trends:   du fait des décalages temporels de notification, nous ignorons respectivement les 3 et 5 derniers jours en ce qui concerne le nombres de cas confirmés et le nombre d’hospitalisations/de décès.

[8] https://ibz-shiny.ethz.ch/covidDashboard/, Dashboard Time Series

[9] https://icumonitoring.ch

[10] https://www.covid19.admin.ch

[11] https://cov-spectrum.ethz.ch/

[12] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/993358/s1288_Warwick_RoadMap_Step_4.pdf

[13] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1028113/Technical_Briefing_26.pdf

[14] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1028113/Technical_Briefing_26.pdf

[15] https://cov-spectrum.ethz.ch/

[16] https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(21)00475-8/fulltext

[17] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)01358-1/fulltext

[18] https://doi.org/10.1101/2021.07.05.21260050

[19] https://www.gov.il/BlobFolder/reports/vaccine-efficacy-safety-follow-up-committee/he/files_publications_corona_two-dose-vaccination-data.pdf

[20] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)01358-1/fulltext

[21] https://spiral.imperial.ac.uk/bitstream/10044/1/90800/2/react1_r13_final_preprint_final.pdf

[22] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1010472/Vaccine_surveillance_report_-_week_32.pdf

[23] https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2108891

[24] https://doi.org/10.1101/2021.07.05.21260050

[25] https://www.alberta.ca/stats/covid-19-alberta-statistics.htm#vaccine-outcomes

[26] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.29.21264199v1.full.pdf

[27] https://www.gov.il/BlobFolder/reports/vaccine-efficacy-safety-follow-up-committee/he/files_publications_corona_two-dose-vaccination-data.pdf

[28] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1010472/Vaccine_surveillance_report_-_week_32.pdf

[29] https://khub.net/web/phe-national/public-library/-/document_library/v2WsRK3ZlEig/view_file/479607329?_com_liferay_document_library_web_portlet_DLPortlet_INSTANCE_v2WsRK3ZlEig_redirect=https%3A%2F%2Fkhub.net%3A443%2Fweb%2Fphe-national%2Fpublic-library%2F-%2Fdocument_library%2Fv2WsRK3ZlEig%2Fview%2F479607266

[30] https://www.gov.il/BlobFolder/reports/vaccine-efficacy-safety-follow-up-committee/he/files_publications_corona_two-dose-vaccination-data.pdf

[31] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.29.21264199v1.full.pdf

[32] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.24.21262423v1

[33] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1017309/S1362_PHE_duration_of_protection_of_COVID-19_vaccines_against_clinical_disease.pdf

[34] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.24.21262423v1

[35] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1017309/S1362_PHE_duration_of_protection_of_COVID-19_vaccines_against_clinical_disease.pdf

[36] https://sciencetaskforce.ch/wissenschaftliches-update-21-september-2021/

[37] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.09.28.21264260v1.full.pdf

[38] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.28.21261295v1.full.pdf

[39] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.20.21262158v1

[40] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-7-septembre-2021/

[41] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-7-septembre-2021/

[42] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-17-aout-2021/

[43] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.24.21262423v1

[44] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1017309/S1362_PHE_duration_of_protection_of_COVID-19_vaccines_against_clinical_disease.pdf

[45] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMoa2114255

[46] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-17-aout-2021/

[47] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-17-aout-2021/

[48] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.12.21261929v1

[49] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1010472/Vaccine_surveillance_report_-_week_32.pdf

[50] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-6-juillet-2021/

[51] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.24.21262423v1

[52] https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7037e3.htm

[53] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-7-septembre-2021/

[54] https://www.ecdc.europa.eu/sites/default/files/documents/covid-19-rapid-risk-assessment-16th-update-september-2021.pdf

[55] https://www.corona-immunitas.ch/fr/programme/resultats/

[56] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32052846/

[57] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32052846/

[58] https://www.thelancet.com/pdfs/journals/laninf/PIIS1473-3099%2820%2930484-9.pdf

[59] https://ibz-shiny.ethz.ch/covid-19-re-international/

[60] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/993358/s1288_Warwick_RoadMap_Step_4.pdf

[61] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.24.21262423v1

[62] https://www.ecdc.europa.eu/sites/default/files/documents/covid-19-rapid-risk-assessment-16th-update-september-2021.pdf

[63] https://www.bsg.ox.ac.uk/research/research-projects/covid-19-government-response-tracker

[64] https://coronavirus.data.gov.uk

[65] https://www.nature.com/articles/s41591-021-01548-7

[66] https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmoa2108891

[67] https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7038e1.htm

[68] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.08.06.21261707v2

[69] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.10.05.21264583v1

[70] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.10.13.21264966v1

[71] https://www.tagesanzeiger.ch/erstmals-zeigen-schweizer-daten-moderna-schuetzt-besser-736655305466

[72] https://qap.ecdc.europa.eu/public/extensions/COVID-19/vaccine-tracker.html#age-group-tab

[73] https://www.england.nhs.uk/statistics/wp-content/uploads/sites/2/2021/08/COVID-19-weekly-announced-vaccinations-22-July-2021.pdf

[74] https://www.england.nhs.uk/statistics/wp-content/uploads/sites/2/2021/10/COVID-19-weekly-announced-vaccinations-14-October-2021.xlsx

[75] https://www.covid19.admin.ch/fr/vaccination/persons

[76] https://ourworldindata.org/coronavirus

[77] https://ibz-shiny.ethz.ch/covid-19-re-international/

[78] www.covid19.admin.ch

 Ce site web n’est plus mis à jour

La Swiss National COVID-19 Science Task Force a été dissoute le 31 mars 2022.

Elle a été remplacée par le Comité consultatif scientifique COVID-19 pour que les cantons et la Confédération puissent continuer de bénéficier d’une expertise scientifique dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2.

Ce site web n’est donc plus mis à jour, mais son contenu reste accessible à titre d’archive.