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Rapport scientifique, 24 mars 2021

Résumé

À mesure que la couverture vaccinale contre le SARS-CoV-2 augmente, les autorités devront prendre des décisions quant au moment et à l’ampleur de mesures d’endiguement efficaces, mais limitées dans le temps. Dans le même temps, des variantes du SARS-CoV-2 se propagent avec une contagiosité plus élevée et amenant des évolutions potentiellement plus graves de la maladie. Ce document fait état de la situation actuelle, en tenant compte des effets possibles des différentes stratégies en matière de vaccination et d’assouplissement. Afin de dresser un tableau d’ensemble de la situation, nous nous penchons sur les modèles épidémiologiques, mais aussi sur les conséquences pour la société et l’économie.

Depuis mi-février, et après la diminution enregistrée au début de l’année, en Suisse l’épidémie de SARS-CoV-2 croît à nouveau de manière exponentielle. Le taux de reproduction est estimé à 1,18 (intervalle de confiance de 95% : 1,04 – 1,31) pour la période du 06.03.-12. 03 .2021, sur la base du nombre des cas. Les sept grandes régions de Suisse présentent toutes une tendance similaire. Cela montre que l’immunité actuelle de la population, combinée aux mesures et à leur mise en œuvre, ne suffit pas à contenir la variante B.1.1.7 du SARS-CoV-2, qui est actuellement dominante.

Nous pouvons nous attendre à ce que cette augmentation des infections entraîne une hausse du nombre de cas de maladie et de décès. Alors qu’en Suisse, une proportion croissante de personnes âgées de plus de 75 ans ont été vaccinées et qu’elles sont donc, pour la plupart, protégées contre les formes graves de la maladie, les personnes de moins de 75 ans, qui ont représenté jusqu’à présent 70% des patients hospitalisés en soins intensifs en raison du COVID-19, ne sont en majeure partie pas encore immunisées.

Un modèle épidémiologique montre qu’il faut s’attendre, en Suisse, à une augmentation du nombre de cas, d’hospitalisations et du taux d’occupation des lits aux unités de soins intensifs pour les semaines et les mois à venir. Ce modèle donne également quelques pistes à privilégier pour réduire cette progression. Retarder de quelques semaines l’assouplissement des mesures d’endiguement non pharmaceutiques peut considérablement brider la recrudescence des infections. Comme l’effet des modifications des mesures d’endiguement n’est ressenti qu’après plusieurs semaines sur le nombre d’infections et d’hospitalisations, il est essentiel d’adopter une démarche préventive et fondée sur les données. Vacciner pour augmenter l’immunité de la population le plus rapidement possible reste le facteur le plus crucial pour réduire la charge de morbidité et pouvoir assouplir les mesures d’endiguement.

Tant d’un point de vue économique et sociétal, mais aussi en ce qui concerne la santé mentale, il est primordial que la démarche adoptée pour ajuster les mesures d’endiguement soit dictée par la prudence et se réfère aux données disponibles. Un assouplissement prématuré des mesures, s’il entraîne une détérioration de la situation épidémiologique à tel point qu’il devient nécessaire d’imposer de nouvelles fermetures, risque de se traduire par d’importants coûts économiques et par de lourdes restrictions pour la société. Les cantons qui ont connu une forte incidence à l’automne 2020 ont subi d’importantes répercussions psychiques pour la population ; c’est pourquoi il est d’autant plus souhaitable d’empêcher une forte recrudescence des infections aussi pour ses effets psychiques.

1. Situation épidémiologique

Différentes souches de SARS-CoV-2 circulent en Suisse, parmi lesquelles la variante B.1.1.7 est dominante. Les paramètres épidémiologiques généraux – nombre de cas, d’hospitalisations, taux d’occupation des unités de soins intensifs, et nombre de décès – donnent une vue d’ensemble sans distinguer entre les différentes souches. Après la baisse enregistrée en janvier et février, tous ces indicateurs montrent un renversement de tendance : l’épidémie est en recrudescence. On peut observer une dynamique similaire dans les pays voisins, qui pour certains ont pris des mesures plus strictes.

1.1. Dynamique

Selon nos estimations basées sur les données actuelles, l’épidémie de SARS-CoV-2 connaît une croissance exponentielle. La moyenne sur sept jours du taux de reproduction dans l’ensemble du pays est de 1,18 (1,04-1,31), ce chiffre reflétant le niveau de circulation du virus enregistré dans la semaine du 06.03 au 12.03.2021. Une tendance vers cette dynamique peut être observée dans toutes les grandes régions de la Suisse1.

Les estimations sur une base journalière du taux de reproduction effectif Re pour l’ensemble de la Suisse sont de2 :

  • 1,18 (intervalle de confiance, IC 95% : 1,05-1,31) sur la base des cas confirmés (au 12.03.2021).
  • 0,97 (IC 95% : 0,81-1,15) sur la base des hospitalisations (au 08.03.2021). Pour une comparaison sur la base des cas confirmés, le Re est estimé à 1,17 (IC 95% : 1,03-1,31) pour le même jour.
  • 1,12 (IC 95% : 0,74-1,57) sur la base des décès (au 01.03.2021). Pour une comparaison sur la base des hospitalisations, le Re est estimé à 1,03 (IC 95%  : 0,86-1,21) pour le même jour. Pour une comparaison sur la base des cas confirmés, le Re est estimé à 1,08 (IC 95% : 0,96-1,2) pour le même jour.

Les estimations pourraient être rectifiées en raison des décalages temporels des notifications et des fluctuations dans les données. Nous soulignons que les valeurs de Re reflètent le niveau de circulation du virus il y a au moins 10 jours (pour les nombres de cas) jusqu’à 23 jours (pour les décès) en raison du délai entre l’infection et l’apparition d’un événement. Compte tenu de la progression de la vaccination pour les groupes à risque, nous prévoyons que dans les prochaines semaines, le taux de reproduction basé sur les hospitalisations et les décès ne reflètera plus de manière fiable la dynamique de la transmission.

En parallèle, nous déterminons la période de doublement ou de division par deux des cas confirmés, des hospitalisations et des décès au cours des 14 derniers jours3. Le nombre des cas confirmés a varié de 21% (IC : 35% à 7%) par semaine, le nombre d’hospitalisations de -4% (IC : 11% à -16%) et le nombre de décès de 10% (IC : 52% à -19%). Ces valeurs reflètent les incidences des infections survenues il y a plusieurs semaines.

1.2. Chiffres absolus

Le nombre cumulé de cas confirmés au cours des 14 derniers jours est de 222 pour 100 000 habitants. Le taux de positivité des tests COVID effectués est d’environ 5,8% (au 20.03.2021, soit le dernier jour pour lequel seules quelques notifications tardives sont attendues).

Le nombre de patients COVID-19 dans les unités de soins intensifs s’est situé, au cours des 14 derniers jours, entre 161 et 1784 personnes (la variation était de -1% (IC : 6% à -7%) par semaine).

Le nombre de décès confirmés en laboratoire au cours des 14 derniers jours s’est situé entre 7 et 13 par jour5. Depuis le 1er octobre 2020, l’Office fédéral de la santé publique a enregistré 7 707 décès confirmés en laboratoire.6 Les cantons ont fait état de 8 311 décès pendant cette même période.7 Les statistiques de mortalité de l’Office fédéral de la statistique montrent une surmortalité dans le groupe d’âge des 65 ans et plus entre la 43e semaine de 2020 et la 3e semaine de l’année 20218. Au total, environ 8 400 décès supplémentaires ont été enregistrés au cours de cette période par rapport aux années précédentes.

1.3. Nouvelles variantes

En Suisse, les variantes B.1.1.7 et B.1.351, initialement décrites au Royaume-Uni et en Afrique du Sud, ont été identifiées pour la première fois au cours de la 51e semaine de 2020. La variante P.1 détectée à l’origine au Brésil a été identifiée pour la première fois en Suisse au cours de la sixième semaine de 2021. B.1.1.7 est très répandu en Suisse (>80%,9). B.1.351 est à 3% à la 8e semaine avec une tendance à l’augmentation tandis que P.1 ne se rencontre que sporadiquement10.

Le taux de transmission de B.1.1.7 est plus élevé. Des recherches menées au Royaume-Uni fin 2020 ont révélé que le taux de transmission de B.1.1.7 est nettement plus élevé que celui des souches de SARS-CoV-2 connues jusque là11. La caractérisation génétique d’échantillons aléatoires provenant de personnes testées positives en laboratoire en Suisse, ainsi que la caractérisation génétique systématique des échantillons dans le laboratoire de référence à Genève, permet de confirmer ce taux de transmission accru également sur la base des données suisses12, +49-65% sur la base de13 (et +42-60% sur la base de14).

Risque plus élevé d’exacerbation de l’infection par B.1.1.7. Une nouvelle étude15 menée au Royaume-Uni suggère que la mortalité due à l’infection par B.1.1.7 est plus élevé d’environ 50%, tous les groupes d’âge confondus. D’autres études, également menées au Royaume-Uni, confirment ce résultat16. Les résultats d’une étude17 menée au Danemark indiquent que, en cas d’infection par B.1.1.7, le risque d’hospitalisation est également accru.

B.1.1.7 est la variante dominante en Suisse. Par rapport à l’ensemble des variantes, la proportion d’infections par la variante B.1.1.7 n’a cessé d’augmenter depuis la première détection. Nous pensons qu’environ 95 infections sur 100 survenant actuellement sont causées par la variante B.1.1.7 (18; ces sites web montrent la dynamique des cas confirmés ; les nouvelles infections du 24.03. seront confirmées début avril – à ce moment-là, les courbes devraient être autour de 95%). Sur la base des données issues de la caractérisation génétique, nous pouvons également estimer la variation du nombre absolu de cas causés par la variante B.1.1.7. Depuis début janvier, ce nombre absolu n’a cessé d’augmenter alors que les autres variantes ont diminué19. Dans l’ensemble, le nombre de cas a baissé jusqu’à la mi-février ; depuis lors, B.1.1.7 est désormais dominant et le nombre total de cas est de nouveau en hausse.

2. Modélisation épidémiologique

Le ncs-tf utilise un modèle mathématique pour comparer l’impact de différentes stratégies de vaccination et d’endiguement sur l’épidémie de SARS-CoV-2 en Suisse (document de modélisation – Disease Modelling Unit de l’Institut Tropical et de Santé publique suisse,20 ). Ce modèle individuel de la dynamique du SARS-CoV-2, appelé OpenCOVID, peut gérer d’importantes dynamiques biologiques et épidémiologiques, les structures démographiques des populations et des réseaux, l’impact des vaccins et des mesures d’endiguement, les nouvelles variantes virales, les schémas de transmission saisonnière, ainsi que la progression et la gravité de la maladie en fonction de l’âge et du groupe à risque. Ce modèle décrit l’épidémie au niveau national et ne tient pas compte des différences, ni à l’intérieur des cantons mêmes, ni entre les cantons. Des modèles similaires ont été développés par d’autres groupes de recherche pour modéliser la situation dans différents pays21

Le modèle a été calibré sur la situation en Suisse de février 2020 à début mars 2021, sur la base des données publiques de l’OFSP22. Cette calibration est basée sur une approche d’optimisation bayésienne avec des émulateurs de modèles. Le modèle permet de saisir différents scénarios, tels que les divers déploiements des campagnes de vaccination et de mesures d’assouplissement, en tenant compte des incertitudes liées à la transmissibilité et à la virulence des nouvelles variantes, aux caractéristiques du vaccin et à la disposition de la population à se faire vacciner. Nous présentons ci-dessous certains résultats analysant l’impact des stratégies de vaccination et de l’assouplissement sur le nombre de cas confirmés, d’hospitalisations, d’admissions en soins intensifs et de décès entre mars et septembre 2021.

Malgré l’accélération du rythme des vaccinations que l’on peut escompter à la faveur de la livraison de volumes plus importants de doses de vaccin, le modèle indique une augmentation probable du nombre de cas, d’hospitalisations et du taux d’occupation des unités de soins intensifs dans les semaines et les mois à venir. L’augmentation dépendra essentiellement du taux de transmission et de la mortalité lié à B.1.1.7, du rythme des vaccinations, ainsi que des mesures d’endiguement prises par les autorités et de leur observance par la population. Toutefois, ces simulations de modèles ne doivent pas être considérées comme des prévisions de l’évolution détaillée de ces chiffres ; elles présentent plutôt des scénarios permettant de comparer l’impact relatif des stratégies de lutte contre le SARS-CoV-2 dans les mois à venir. Nous examinerons ci-dessous quelques-unes de ces conclusions générales.

Retarder de quelques semaines les réouvertures se traduit par une augmentation moindre du nombre des infections, des hospitalisations et des décès (figure 1, 23). L’immunité de la population augmente régulièrement, principalement grâce à la campagne de vaccination. Le modèle tient également compte des effets saisonniers dus à l’adoucissement des températures. Par conséquent, la latitude d’action pour assouplir les mesures d’endiguement continue de s’accroître.

(Légende graphiques, de haut en bas et de gauche à droite):  Nombre de personnes entièrement vaccinées (en mio.) – Doses de vaccins par jour (en milliers) – Nombre quotidien de cas confirmés (hors tests de masse) –

Nombre de cas de COVID-19 dans les unités de soins intensifs – Décès quotidiens de COVID-19 –
Vaccination lente                                         Vaccination rapide

Assouplissement le 24 mai                           Assouplissement le 12 avril

Assouplissement le 3 mai                             Assouplissement le 22 mars

Figure 1 : Comparaison des effets des scénarios de vaccination et d’assouplissement des INP sur la dynamique SARS-CoV-2 en Suisse au cours de la période considérée pour un assouplissement en une étape retardé. Ces simulations de modèles ne doivent pas être considérées comme des prévisions de l’évolution détaillées des données. Graphiques, de haut en bas et de gauche à droite : Oxford Containment and Health Index: Une mesure de la sévérité des INP du 24 février 2020 au 21 mars 2021 et pour quatre scénarios exemplaires d’assouplissement en une étape. Scénarios INP : Le jaune représente un scénario de relâchement des INP, avec un seul assouplissement le 22 mars sans autres ouvertures ; le violet représente le même assouplissement, mais trois semaines plus tard, le 12 avril ; l’orange le même assouplissement le 3 mai ; et le rose le même assouplissement le 24 mai. Nombre total de personnes entièrement vaccinées : Nombre cumulé d’individus entièrement vaccinés (ayant reçu deux doses). Doses de vaccins par jour : Nombre de doses de vaccin administrées par jour. Nombre de cas confirmés quotidiens : Estimations modélisées pour le nombre de cas confirmés de COVID-19 par jour (en excluant les changements futurs de tests, y compris les tests de masse). Nombre de cas de COVID-19 dans les unités de soins intensifs : Estimations modélisées du nombre de patients COVID-19 dans les unités de soins intensifs. Décès quotidiens de COVID-19 : Estimations modélisées des décès quotidiens liés au COVID-19. Dans tous les éléments des graphiques, les points noirs indiquent les données précédentes. Les lignes colorées montrent les résultats de la simulation pour les différents scénarios de relâchement et les deux scénarios d’introduction du vaccin. Scénarios de vaccination : Les lignes pleines correspondent à un scénario de vaccination dans lequel 50 000 vaccins par jour sont injectés, tandis que les lignes en pointillés correspondent à un scénario de vaccination plus rapide avec jusqu’à 100 000 vaccins injectés par jour. Les simulations pour les cas confirmés, les unités de soins intensifs et la mortalité sont des estimations moyennes avec des intervalles de confiance à 95%.

 

Une mise en œuvre précoce des mesures d’assouplissement pourrait entraîner une progression plus marquée des infections, une occupation élevée des unités de soins intensifs, ainsi qu’une augmentation des décès au printemps et à l’été 2021 (figure 2). Une accélération de la couverture vaccinale est susceptible d’atténuer cette évolution dans une certaine mesure, mais elle ne peut l’empêcher. Dans la situation actuelle marquée par l’incertitude sur la transmissibilité et la virulence des nouvelles variantes, et même si la campagne de vaccination avance aussi rapidement que possible, un assouplissement lent, réalisé par étapes, comporte moins de risques en ce qui concerne l’augmentation du nombre de cas, de l’occupation des unités de soins intensifs et de décès, et pour éviter de nouvelles fermetures dans les secteurs économiques et sociaux.

(Légende graphiques, de haut en bas et de gauche à droite ) :  Nombre de personnes entièrement vaccinées (en mio.) – Doses de vaccins par jour (en milliers) –Nombre quotidien de cas confirmés (hors tests de masse) –Nombre de cas de COVID-19 dans les unités de soins intensifs –Décès quotidiens de COVID-19

 –
Vaccination lente                                                         Vaccination rapide

Pas d’assouplissement après le 1er mai                      Assouplissement par étapes jusqu’au 13 mai

Assouplissement le 22 mars                                         Assouplissement par étapes jusqu’au 5 juin

Figure 2 : Comparaison des effets des scénarios de vaccination et d’assouplissement des mesures INP sur la dynamique du SARS-CoV-2 en Suisse pendant la période considérée. Ces simulations de modèles ne doivent pas être considérées comme des prévisions de l’évolution détaillée de ces chiffres. Graphiques, de haut en bas et de gauche à droite : Oxford Containment et Health Index : Une mesure de la sévérité des INP du 24 février 2020 au 21 mars 2021 et pour quatre scénarios exemplaires d’assouplissement dès le 22 mars 2021. Nombre de personnes entièrement vaccinées : Nombre cumulé d’individus entièrement vaccinés (ayant reçu deux doses). Doses de vaccins par jour : Nombre de doses de vaccin administrées par jour. Cas confirmés quotidiens : Estimations modélisées pour le nombre de cas confirmés de COVID-19 par jour (en excluant les changements futurs de tests, y compris les tests de masse). Nombre de cas de COVID-19 dans les unités de soins intensifs : Estimations modélisées du nombre de patients COVID-19 dans les unités de soins intensifs. Décès quotidiens de COVID-19 : Estimations modélisées des décès quotidiens liés au COVID-19. Dans tous les graphiques, les points noirs montrent les données précédentes. Les lignes colorées montrent les résultats de simulation de différents scénarios d’assouplissement et de deux scénarios de vaccination. Scénarios de vaccination : Les lignes pleines correspondent à un scénario de vaccination dans lequel sont injectés 50 000 vaccins par jour, tandis que les lignes en pointillés correspondent à un scénario de vaccination plus rapide avec jusqu’à 100 000 vaccins injectés par jour. Scénarios INP : le rouge représente un scénario de relâchement des INP avec des étapes d’ouverture le 22 mars, le 12 avril et le 3 mai. Le bleu représente un scénario d’assouplissement plus lent des INP par rapport au scénario en rouge, avec des assouplissements plus faibles, par étapes de trois semaines, du 22 mars au 5 juillet. Le jaune illustre un scénario d’assouplissement des INP avec un assouplissement uniquement le 22 mars et aucune autre ouverture. Le vert figure une stratégie sans nouvel assouplissement de l’INP après le 1er mars (un scénario irréaliste – pas d’assouplissement jusqu’à fin septembre 2021 – qui est utilisé comme référence uniquement). Les simulations pour les cas confirmés, les unités de soins intensifs et la mortalité sont des estimations moyennes avec des intervalles de confiance à 95%.

 

Plusieurs semaines s’écoulent entre un changement dans les mesures d’endiguement et un effet mesurable sur les nombres de cas, les hospitalisations et les admissions aux soins intensifs. En particulier, l’effet d’un assouplissement sur les admissions en soins intensifs n’est ressenti qu’environ 4 à 7 semaines plus tard (figures 1 et 2). Compte tenu de ces décalages temporels, les décisions relatives à d’éventuelles mesures d’assouplissement prises à une fréquence plus élevée que toutes les quatre à six semaines font courir le risque de décisions prématurées, prises sans connaître les effets des assouplissements précédents. En outre, des assouplissements trop amples ou réalisés à une fréquence trop élevée avant que la saturation des unités de soins intensifs ne soit atteinte risquent d’entraîner un pic plus important de ce taux d’occupation, ce qui peut nécessiter de devoir réagir par un renforcement plus important des mesures d’endiguement (« politique du yo-yo »). Il est donc essentiel d’évaluer l’impact de chaque mesure d’assouplissement sur une période suffisamment longue avant de décider de mesures supplémentaires.

Ce modèle est basé sur les données actuelles et peut être mis à jour à mesure que de nouvelles informations sont disponibles.

  • La simulation suppose qu’au cours de la période fictive jusqu’à la fin du mois de septembre, il n’y ait pas de perte d’immunité naturelle ou induite par la vaccination. L’observation de la couverture vaccinale réelle et du taux de prise vaccinale, ainsi que de l’efficacité du vaccin face aux nouvelles variantes et du déclin de l’immunité dans les mois à venir revêtira une importance cruciale.
  • Dans ce modèle, nous n’avons considéré que les variantes actuelles (c’est-à-dire B.1.1.7, qui est le COV le plus courant en Suisse) pour lesquelles les vaccins actuels semblent être efficaces24. Nous n’avons pas inclus les variantes B.1.351 et P.1, pour lesquels les vaccins pourraient être moins opérants. D’autres analyses sont nécessaires pour modéliser et comparer les scénarios, y compris l’incidence des nouvelles variantes, à mesure que l’on dispose de plus amples informations sur ces dernières.
  • Les nouvelles informations sur l’augmentation de la mortalité suite à l’infection par B.1.1.7 25 ne sont pas encore incluses dans les résultats présentés dans les figures 1 et 2 ; l’impact de l’augmentation de la mortalité est développé dans le document de modélisation de la Disease Modelling Unit de l’Institut tropical et de santé publique suisse26.
  • Nous n’avons pas pris en compte les éventuels changements de comportement des individus vaccinés après la vaccination. Nous n’avons pas non plus pris en compte les changements dans les stratégies de vaccination, comme le report de la deuxième injection en raison d’une disponibilité limitée de doses de vaccin.
  • L’intensification de la campagne de dépistage réduira vraisemblablement les taux d’infection. Les données des premiers cantons ayant réalisé des campagnes de tests répétées seront bientôt disponibles et permettront de quantifier cet effet.

De même, nous n’avons pas encore quantifié les effets à long terme associés aux cas sévères et non sévères de COVID-19. Alors que le COVID-19 dure environ 2 semaines en moyenne, on estime qu’une personne sur dix souffre des symptômes pendant plus de 12 semaines : c’est ce que l’on nomme couramment le « COVID long ». Actuellement, le modèle ne tient pas compte des cas de COVID long et des incapacités associées aux cas graves ; cependant, leur impact futur pourrait être important, car les symptômes, notamment la fatigue, l’anxiété, les douleurs articulaires ou musculaires, pourraient influer sensiblement sur la santé physique et mentale de la personne touchée, ainsi que sur sa capacité à participer à la vie active.

3. Campagne de vaccination

3.1. Importance d’une campagne de vaccination rapide

 

Une vaccination mise en œuvre aussi rapidement que possible est le facteur le plus important pour parvenir à réduire les restrictions économiques et sociales tout en protégeant la santé. En Suisse, le taux de vaccination est resté stable jusqu’ici, en mars. Comme le montre la figure 3, la moyenne mobile sur 7 jours du taux de vaccination quotidien national est restée stable jusqu’à présent, à environ 0,23% de la population, ce qui est inférieur à la moyenne de l’Union européenne (0,27%), des États-Unis (0,74%) et du Royaume-Uni (0,68%). La livraison attendue de plus grandes quantités de vaccins en Suisse permettra d’accélérer le rythme des vaccinations.

(Légende :                 Suisse                       France     Autriche  Royaume-Uni
                                   Allemagne                Italie         États-Unis

Figure 3 : Rythme des campagnes de vaccination (présentées en doses quotidiennes de vaccin administrées pour 100 personnes) dans différentes régions27.

D’un point de vue scientifique, il est d’une importance cruciale d’atteindre le taux de vaccination le plus élevé possible. Le rythme de progression de la couverture vaccinale est crucial pour savoir quand nous pourrons réduire les mesures d’endiguement des autorités sans risquer une nouvelle vague de l’épidémie, afin de permettre à la situation économique de la Suisse de revenir à la normale. Les finances publiques tireraient également avantage à voir le chômage partiel, des indemnités pour cas de rigueur, etc. se réduire plus tôt. Augmenter la cadence de vaccination a donc des retombées très positives sur le plan de la macroéconomie, mais aussi de la politique budgétaire et pour la société. Selon une estimation prudente, chaque jour gagné en accélérant la campagne de vaccination représente pour la Suisse un gain de valeur économique de 25 millions de francs suisses28. Même les mesures apparemment onéreuses visant à accélérer la campagne de vaccination auront en réalité un bon rapport avantages-coûts – à plus forte raison si l’on tient compte de tous les avantages non économiques d’un retour rapide à un certain degré de normalité. À cet effet, il pourrait valoir la peine d’investir pour accélérer la logistique des campagnes de vaccination dans les cantons.

3.2. Impact de la couverture vaccinale actuelle en Suisse

La couverture vaccinale actuelle en Suisse permet de réduire le nombre de décès, mais n’empêche pas une éventuelle surcharge des hôpitaux. Actuellement, toutes les personnes du groupe cible 1 n’ont pas encore été vaccinées. Depuis quelques jours, la proportion relative et le nombre absolu d’hospitalisations et de décès sont en baisse chez les plus de 75 ans : ce qui démontre très clairement que les vaccinations font effet. Toutefois, environ 70% de tous les patients transférés aux unités de soins intensifs pour COVID-19 à ce jour avaient moins de 70 ans (figure 4). La majorité de ce groupe de population n’a pas encore été vaccinée ou immunisée pour avoir été infectée par le virus. La couverture vaccinale actuelle, en particulier dans les groupes d’âge entre 50 et 75 ans, qui constituent une grande partie des groupes de patients nécessitant une hospitalisation et des soins intensifs, est donc encore clairement trop faible pour empêcher une augmentation des infections et une éventuelle surcharge du système de santé ; cela ressort également de la modélisation mathématique de l’épidémie en Suisse, que nous avons évoquée plus haut.

 

(Légendes : mars 2020 – juin 2020                        Juillet 2020 – mars 2021)

Figure 4 : Répartition par âge des patients COVID-19 transférés aux soins intensifs en Suisse pour la période du 1.3.-31. 6 2020 et 1.7.2020-17.3.202129.

La couverture vaccinale actuelle (semaine 14, 2021) se traduit déjà par une réduction des infections, des hospitalisations et des décès chez les personnes âgées de 70 ans et plus. En examinant les chiffres de l’infection en fonction des groupes d’âge, on observe que la part relative des infections totales dans le groupe d’âge des 70 ans et plus est en baisse depuis des semaines. Depuis quelques jours, la proportion relative et le nombre absolu d’hospitalisations et de décès sont également en baisse chez les plus de 70 ans ; ce qui démontre très clairement que les vaccinations font effet. 30.

L’observation d’autres pays permet d’avoir une perspective sur l’impact positif de la campagne de vaccination sur les résultats épidémiologiques. Israël a dû réagir en imposant un confinement strict au cours de la phase initiale de vaccination pour maîtriser le nombre de cas (figure 2 de 31). À partir du moment où 50% d’une classe d’âge a reçu deux doses de vaccin, ce pays a connu un recul du nombre de cas (cas confirmés, hospitalisations) dans cette même classe d’âge. Toutefois, cette valeur de 50% ne s’applique pas nécessairement à la Suisse, car le résultat exact dépend des mesures d’endiguement en cours et du taux de vaccination. Au Royaume-Uni, où B.1.1.7 domine également, le nombre de cas est faible depuis des semaines (Figure 5). Cela s’explique à la fois par les mesures plus strictes (au Royaume-Uni, par exemple, les écoles ont aussi été fermées) et par le taux de couverture vaccinale beaucoup plus élevé qu’il ne l’est actuellement en Suisse.

Légende :                  Suisse                        France      Autriche  États-Unis
                                   Allemagne                 Italie         Israël       Royaume-Uni

Figure 5 : Incidence des infections par le SARS-CoV-2 dans différentes régions, présentée sous forme de moyenne quotidienne de 7 jours de cas confirmés de SARS-CoV-2 par million d’habitants, pour les 1.3.-20. 3 .202132.

4. Les mesures d’assouplissement et l’économie

Des mesures d’assouplissement prises précocement comportent le risque de surcharger à nouveau le système de soins de santé et de devoir réintroduire des mesures strictes. Comme indiqué plus haut, il est probable que nous assistions à une augmentation du nombre de cas, d’hospitalisations et d’occupations des unités de soins intensifs dans les semaines et les mois à venir. Des mesures d’assouplissement précoces dans un tel contexte pourraient entraîner le risque de surcharger le système de soins de santé, ce qui nécessiterait la réintroduction de mesures strictes. Une telle évolution pourrait avoir des répercussions socialement et économiquement plus défavorables que de maintenir un peu plus longtemps les mesures d’endiguement actuelles. Cependant, l’accélération de la vaccination permettrait une ouverture plus rapide, sans courir le risque d’une forte augmentation des infections.

Le fait que les mesures d’endiguement n’aient pas été sensiblement assouplies le 22 mars s’avère aussi judicieux si l’on en juge par l’analyse du rapport coût/efficacité. Selon le modèle épidémiologique décrit à la section 2, un allègement du confinement tel qu’il en avait été question initialement (ouverture des terrasses de restaurants, autorisation de certains événements culturels et sportifs, etc. ; scénario en jaune de la figure 1) aurait entraîné, selon les estimations, 400 à 600 décès supplémentaires par rapport à un scénario avec ces mêmes déconfinements trois semaines plus tard (scénario violet de la figure 1). Si l’on part d’une évaluation prudente de 100 000 francs33 pour une année de vie perdue, cela correspond à des coûts de santé de 0,3 à 0,45 milliard de francs. Selon les estimations du KOF, la perte de valeur économique d’un allègement du confinement mis en place trois semaines plus tard s’élève à environ 0,25 milliard de francs. Un ajournement des étapes de déconfinement dans la phase initiale critique d’une nouvelle vague semble justifié du point de vue de cette réflexion globale (bien que nécessairement très approximative). D’autres facteurs, tels que les séquelles à long terme après l’infection (« COVID long »), ne sont pas encore pris en compte dans cette réflexion.

Les simulations du modèle KOF suggèrent que les avantages et les inconvénients économiques d’un assouplissement substantiel sont clairement biaisés. Par rapport à un scénario de base qui prévoit de lever progressivement, de mi-avril à mi-juin, des mesures sanitaires jusqu’à revenir aux niveaux de l’été 2020, le produit intérieur brut (PIB) pourrait être augmenté d’environ 0,9 milliard si, au lieu de cela, ces mesures étaient immédiatement – dès la mi-avril – ramenées aux niveaux de l’été 2020. Or, cet avantage n’existe que si cet assouplissement s’accompagne d’un développement de l’infection qui ne nécessite pas de mesures plus strictes. Si la situation épidémiologique devait s’aggraver en raison de cet assouplissement plus rapide – ce qui nécessiterait de faire machine arrière en juin sur les mesures prises et ne rendrait possible un nouvel assouplissement qu’à partir de la mi-juillet – cela entraînerait au contraire une perte de valeur économique d’environ 2,2 milliards de francs.

Au vu de la menace d’une surcharge des capacités hospitalières par la variante B.1.1.7, plus contagieuse, opter pour un assouplissement prudent des mesures sanitaires assume toute sa pertinence aussi d’un point de vue purement économique. Les risques à la baisse que représentent une accélération de l’assouplissement et, éventuellement, de devoir fermer à nouveau en raison d’une troisième vague l’emportent sur les avantages à la hausse dans l’hypothèse où, pour quelque raison que ce soit, la pandémie évoluerait plus favorablement que prévu actuellement.

Les coûts subis par l’économie privée des mesures de politique sanitaire seront plus faibles à mesure que les pertes de revenus seront compensées. L’état des finances publiques suisses et le faible niveau des taux d’intérêt permettent une compensation considérable, d’autant plus que le délai de transition jusqu’à atteindre une large couverture vaccinale est prévisible34.

5. Aspects sociaux et psychologiques

La pandémie et les mesures ont des effets socialement stratifiés. Ce phénomène est également connu en Suisse. Indépendamment des différences ce qui concerne le respect des mesures de protection, certaines personnes courent un risque plus élevé que les autres de contracter le SARS-COV-2 35. Cela se reflète, par exemple, dans le fait que les clusters d’infections par le SARS-CoV-2 sont plus fréquents dans les quartiers socioéconomiquement défavorisés 36. Les recherches du KOF ont montré, en outre, que les personnes à faibles revenus ont subi davantage de pertes économiques pendant la pandémie 37. L’impact de la pandémie et les mesures prises ne sont pas non plus les mêmes pour les différents groupes d’âge : en effet, les jeunes et les personnes âgées étant confrontés à d’autres types de difficultés spécifiques, et les personnes d’âge moyen vivant également la pandémie de manière très différente. Prolonger cette situation pourrait entraîner des difficultés dans les relations intergénérationnelles et en mettre en péril l’équité, comme le souligne la Commission nationale d’éthique 38.

Ces données restent difficiles à observer, faute de données en temps réel pour les différents groupes sociaux. Sans un bon moyen de savoir où se situent certaines vulnérabilités sociales, notre pays ne peut pas réagir comme il se doit à ces impacts sociaux, dont bon nombre se prolongeront au-delà de la pandémie, raison pour laquelle cela restera important à l’avenir. Les comparaisons internationales suggèrent que la situation n’aurait pas été meilleure si notre pays avait renoncé à prendre des mesures sévères pour lutter contre la pandémie. Cependant, des mesures de soutien plus appropriées seront possibles lorsque nous connaîtrons l’impact de la pandémie et des mesures sur les différents groupes de la population39.

La prévention des importantes vagues d’infections a également une signification majeure pour ce qui est de la santé mentale. Tant la menace que représente la pandémie de COVID-19 pour la santé physique que les mesures d’endiguement constituent des facteurs de stress susceptibles d’affecter la santé mentale. Plus une vague pandémique est importante, plus la menace est grande et plus des mesures d’endiguement seront nécessaires pour maîtriser la pandémie. L’étude suisse Corona Stress Study a montré que la Suisse romande, qui a été la plus touchée par la deuxième vague pandémique, présentait également la plus forte prévalence de symptômes dépressifs majeurs. La prévention d’une nouvelle hausse brutale des infections est donc également souhaitable en ce qui concerne la santé mentale40.

Du point de vue de la société et des individus, la rapidité de la vaccination est donc également d’une importance capitale. Tant que la proportion de personnes vaccinées restera faible, et tant que tout le monde n’aura pas eu l’occasion d’être vacciné, nous devrons choisir entre vivre une vie en mode restreint ou faire courir aux autres le risque malencontreux et bien réel de tomber malade, et éventuellement de souffrir à long terme du syndrome post-COVID-19. Relevons également que toutes les personnes ne peuvent pas se protéger de la même manière contre l’infection par le SARS-CoV-2. Par exemple il est particulièrement difficile de faire respecter les gestes barrières aux tout-petits, notamment dans les crèches. Aussi longtemps que subsiste le risque de surcharge du système de santé, le droit d’accès aux soins est menacé, tant pour ceux et celles qui contracteront le COVID19 que pour ceux et celles qui souffrent – ou souffriront – d’autres maladies. Il est également important d’avoir une vision claire au sujet du calendrier de la campagne de vaccination pour soutenir la motivation et la persévérance pendant cette phase difficile.

Liens

[1] https://sciencetaskforce.ch/fr/taux-de-reproduction/ et https://ibz-shiny.ethz.ch/covid-19-re-international/ : Les estimations de Re au cours des derniers jours peuvent être sujettes à de légères fluctuations, lesquelles se produisent en particulier dans les petites régions, lors de changements survenant dans dynamique, ou lorsque le nombre de cas est faible.

[2] https://sciencetaskforce.ch/fr/taux-de-reproduction/ et https://ibz-shiny.ethz.ch/covid-19-re-international/ : Les estimations de Re au cours des derniers jours peuvent être sujettes à de légères fluctuations, lesquelles se produisent en particulier dans les petites régions, lors de changements survenant dans dynamique, ou lorsque le nombre de cas est faible.

[3] https://ibz-shiny.ethz.ch/covidDashboard/trends : Les nombres de cas confirmés et d’hospitalisations/décès des 3 et 5 derniers jours respectivement ne sont pas pris en compte en raison des décalages temporels de notification.

[4] https://icumonitoring.ch

[5] https://www.covid19.admin.ch

[6] https://www.covid19.admin.ch

[7] https://github.com/openZH/covid_19 et https://github.com/daenuprobst/covid19-cases-switzerland

[8] https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/sante/etat-sante/mortalite-causes-deces.html

[9] https://sciencetaskforce.ch/fr/nextstrain-analyses-phylogenetiques/

[10] https://sciencetaskforce.ch/fr/nextstrain-analyses-phylogenetiques/

[11] https://sciencetaskforce.ch/fr/rapport-scientifique-9-janvier-2021/

[12] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.03.05.21252520v1?rss=1 et https://ispmbern.github.io/covid-19/variants/

[13] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.03.05.21252520v1?rss=1

[14] https://cevo-public.github.io/Quantification-of-the-spread-of-a-SARS-CoV-2-variant/

[15] https://www.nature.com/articles/s41586-021-03426-1

[16] https://www.bmj.com/content/bmj/372/bmj.n579.full.pdf et https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.03.04.21252528v2.full.pdf

[17] https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3792894

[18] https://cevo-public.github.io/Quantification-of-the-spread-of-a-SARS-CoV-2-variant/ ethttps://ispmbern.github.io/covid-19/variants/

[19] https://cevo-public.github.io/Quantification-of-the-spread-of-a-SARS-CoV-2-variant/

[20] https://github.com/SwissTPH/OpenCOVID/blob/manuscript_march_2021/OpenCOVID manuscrit 20210323.pdf

[21]  https://www.gov.uk/government/publications/imperial-college-london-unlocking-roadmap-scenarios-for-england-18-february-2021 et https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099 (21) 00143-2/fulltext et https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjd8_L7v8TvAhUCx4UKHc5RAAcQFjAAegQIBRAD&url=https://hal-pasteur.archives-ouvertes.fr/pasteur-03149525/document&usg=AOvVaw1L8qmI7eUh-_kJa2o7REfd et https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099 (21) 00079-7/fulltext

[22]  https://www.covid19.admin.ch/fr/overview

[23]  https://www.bag.admin.ch/dam/bag/fr/dokumente/mt/k-und-i/aktuelle-ausbrueche-pandemien/2019-nCoV/Unterlagen-Konsultationen-Kantone/begleitdokument-bes-lage-lockerung-1.pdf.download.pdf/Document%20d’accompagnement%20pour%20les%20cantons.pdf

[24] https://science.sciencemag.org/content/371/6534/1152.full

[25]  https://www.nature.com/articles/s41586-021-03426-1_reference.pdf

[26]  https://github.com/SwissTPH/OpenCOVID/blob/manuscript_march_2021/OpenCOVID manuscrit 20210323.pdf

[27] https://www.risc-19-icu.net/

[28] https://sciencetaskforce.ch/fr/policy-brief/pourquoi-dans-la-situation-actuelle-des-mesures-de-politique-de-sante-de-grande-envergure-ont-un-sens-dun-point-de-vue-macroeconomique/

[29] https://www.risc-19-icu.net/

[30] https://ibz-shiny.ethz.ch/covidDashboard/

[31] https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.02.08.21251325v2.full

[32] https://ourworldindata.org

[33] https://sciencetaskforce.ch/fr/policy-brief/pourquoi-dans-la-situation-actuelle-des-mesures-de-politique-de-sante-de-grande-envergure-ont-un-sens-dun-point-de-vue-macroeconomique/

[34] https://sciencetaskforce.ch/fr/policy-brief/cinq-options-pour-rembourser-la-dette-du-gouvernement-liee-a-la-crise-du-covid-19/

[35] https://covid-norms.ch/wp-content/uploads/2021/03/Covid-Norms_Fachgespraech_20210112_Friemel-Geber_webseite.pdf

[36] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33614571/

[37] https://kof.ethz.ch/news-und-veranstaltungen/medien/medienmitteilungen/2021/02/corona-krise-verschaerft-ungleichheit-in-der-schweiz.html

[38] https://www.nek-cne.admin.ch/fr/qui-sommes-nous/actualites/news-details/translate-to-francais-nek-veroeffentlicht-stellungnahme-zu-den-massnahmen-des-bundesrates/

[39] https://ourworldindata.org/covid-health-economy et https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7765483/

La Swiss National COVID-19 Science Task Force ayant été dissoute au 31 mars 2022, plus aucune évaluation de la situation épidémiologique, mise à jour scientifique ou policy brief ne sera publiée à l’avenir. Toutes les publications, pages et informations antérieures de la Science Task Force restent disponibles sur ce site web.