18 août 2020 – Policy Brief
La pandémie du Covid-19 et les mesures prises pour la maîtriser génèrent des effets économiques majeurs. Le KOF estime la chute du PIB suisse à 8,4% au second trimestre 2020 et prévoit une baisse de 4,9% pour 2020, soit environ 45 milliards de francs. Les coûts sanitaires directs (frais d’hôpitaux et de maladie) sont bien plus faibles que l’impact macroéconomique (baisse de la production et de la consommation, chômage, etc.). Les gens vulnérables sur le plan économique sont disproportionnellement touchés: ils ont plus de risque d’être infectés, de ne pouvoir travailler à la maison en cas de quarantaine et de perdre leur emploi.
Les mesures prises pour maîtriser l’épidémie (lockdown, interdiction de grandes manifestations, distanciation sociale, masques, etc.) sont essentielles sur le plan sanitaire, mais ont un coût économique très important. Celui-ci est très difficile à estimer de manière précise, car il faut le comparer à la situation hypothétique dans laquelle aucune mesure ne serait prise et qui aurait également un impact économique sévère. Les gens adaptent en effet leur comportement même en l’absence de mesures: ils sortent et achètent moins, se focalisant sur les achats perçus comme essentiel. En Suède, qui n’a pas instauré de lockdown, la consommation a chuté de 25%, contre 29% au Danemark. Pour des pays tels que la Suisse, une grande partie de la contraction économique est provoquée par des facteurs internationaux, comme la chute de la demande et l’interruption de chaînes d’approvisionnement.
Une fois la première vague passée, des mesures moins drastiques qu’un lockdown sont possibles. La stratégie de dépistage, identification des contacts, isolement et quarantaine (DIIQ) offre des avantages économiques et sociétaux importants, indiquent des comparaisons entre la Corée du Sud et le Royaume-Unis, car elle permet de réduire le nombre d’infection de manière efficace et avec un impact économique moins grand qu’un lockdown.
Les différents secteurs économiques sont fortement interdépendants. Une mesure touchant un domaine d’activité (comme les restaurants) impactera également de manière indirecte d’autres secteurs (les fournisseurs). L’autorisation d’un grand événement peut déboucher sur de nombreuses quarantaines; celles-ci peuvent alors générer des pertes de salaire qui seront au total plus grandes le revenu généré par l’événement. Une stratégie est d’alléger les mesures en priorité dans les secteurs ayant un impact macroéconomique fort.
Une réouverture rapide réduit l’impact sur l’économie à court terme mais peut s’avérer contre-productive si elle contribue à une hausse des cas qui retarde la reprise économique complète. Celle-ci ne pourra se faire que lorsque la confiance de la population sera entièrement revenue. En attendant, le faible coût de l’emprunt rend particulièrement efficace le soutien gouvernemental des entreprises et de la population afin de réduire l’impact négatif de la crise et de soutenir la consommation.
Voir également les résumés Analyse de l’augmentation du chômage durant la pandémie et Aspects économiques de la stratégie DIIQ.
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Date of response: 18/8/2020
In response to request from: NCS-TF
Comment on planned updates: As soon as new evidence emerges. Given the short time frame of available data and the changing nature of the pandemic, costs and benefits of policy measures are likely to change
Expert groups and individuals involved: Economics
Contact persons: Monika Bütler (monika.buetler@unisg.ch), Contributors : economic expert group, patrick.chuard@unisg.ch, Nadia.Myohl@unisg.ch, Sabrina.Stadelmann@unisg.ch