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La Swiss National COVID-19 Science Task Force a été dissoute le 31 mars 2022.

Elle a été remplacée par le Comité consultatif scientifique COVID-19 pour que les cantons et la Confédération puissent continuer de bénéficier d’une expertise scientifique dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2.

Ce site web n’est donc plus mis à jour, mais son contenu reste accessible à titre d’archive.

Professorin am D-BSSE

Discours de Tanja Stadler au Point de presse, 22 décembre 2020

TRADUCTION DU DISCOURS PRONONCÉ EN ALLEMAND – SEULES LES PAROLES PRONONCÉES FONT FOI

Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez, la nouvelle d’une nouvelle variante du virus SARS-CoV-2 est venue jusqu’à nous. La task force scientifique indépendante travaille à plein régime pour collecter, analyser et évaluer les nouvelles informations. Je vous informe très volontiers de l’état actuel de nos connaissances. Toutefois, je voudrais commencer par quelques remarques de base qui faciliteront l’évaluation la situation actuelle.  

Les virus mutent constamment – des variantes individuelles apparaissent très rapidement et elles disparaissent aussi. Des milliers de variantes du virus provoquant la maladie Covid-19 sont connues des chercheuses et chercheurs internationaux. En Suisse, nous en avons jusqu’à présent trouvées plusieurs centaines. Nous devons être conscients du fait que lorsque nous avons de nombreuses infections, le nombre de variantes du virus augmente également. Le simple fait qu’il existe des variantes de SARS-COV-2 n’est donc pas encore une source d’inquiétude. Cependant, il y a trois choses que nous devons garder à l’œil:

Tout d’abord, la vitesse à laquelle les variantes se répandent. Deuxièmement, quel est leur impact sur la progression de la maladie. Et troisièmement, leur impact sur l’effet d’une vaccination…

Qu’est-ce que cela signifie pour la situation actuelle?   

Des équipes de recherche au Royaume-Uni et en Afrique du Sud ont découvert deux nouvelles variantes qui se répandent très rapidement dans chacun des deux pays. Ces variantes ont émergé indépendamment les unes des autres et chacune d’entre elles présente 20 à 40 petites modifications – c’est-à-dire des mutations – par rapport au virus du Wuhan original. Cependant, les deux variantes ont une mutation majeure en commun. Je tiens à le dire clairement: comme il s’agit de découvertes très récentes, il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas encore sur ces variantes.

Mais certains éléments indiquent que ces variantes sont transmises bien plus fréquemment que les autres. Concrètement, cela signifie qu’elles pourraient se répandre beaucoup plus rapidement que les variantes que nous avons connues jusqu’à présent.  

Comme nous ne disposons que de données détaillées pour la variante du Royaume-Uni, mes déclarations suivantes ne concernent qu’elle. Il n’existe actuellement aucune preuve que cette variante provoque des symptômes plus graves ou entraîne plus de décès. Toutefois, il s’agit d’une évaluation préliminaire. Bien sûr, toute la recherche mondiale surveille ces données de très près.

Naturellement, l’impact de ces variantes pour les vaccins qui sont aujourd’hui disponibles est également important. Des tests plus approfondis seront nécessaires pour répondre de manière détaillée. Les scientifiques britanniques ne voient actuellement aucune raison de craindre que le vaccin s’avère nettement moins efficace.

Cependant, nous devons faire face au fait qu’il y aura toujours des variantes du virus et que les vaccins ne peuvent pas couvrir entièrement toutes les variantes. L’efficacité de la vaccination est compliquée par la diversité des variantes du virus. Comme je l’ai décrit précédemment, le nombre de variantes augmente avec le nombre d’infections. Au regard de ces considération sur la vaccination – en plus de nombreuses autres raisons importantes – il est donc très raisonnable de maintenir le nombre de cas le plus bas possible tant dans le monde qu’en Suisse. Un nombre de cas plus faible implique moins de nouvelles variantes.

Mesdames et Messieurs – qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse?

La première question est de savoir si ces variantes sont déjà présentes en Suisse.

Nous séquençons chaque semaine le virus de 100 à 300 personnes infectées dans toutes les régions du pays. Nous n’avons pas encore détecté les variantes dans les échantillons jusqu’au 10 décembre.

Cependant, il faut garder à l’esprit que nous n’analysons actuellement qu’un pour cent au maximum des quelque 30 000 cas confirmés par semaine.

La réponse correcte à la question de savoir si le virus se trouve déjà en Suisse est donc la suivante: nous ne l’avons pas encore détecté. Cependant, nous devons compter avec le fait que dans un vol sur deux en provenance du Royaume-Uni se trouve probablement une personne infectée par la nouvelle variante – 90 vols venant du Royaume-Uni ont atterri en Suisse la semaine dernière. Il est donc évident que la variante a déjà été apportée par plusieurs personnes.

Ces dernières semaines, nous avons beaucoup parlé du taux de reproduction R. Cette valeur indique combien de personnes une personne infectée infectera en moyenne. Il est important de comprendre que trois facteurs ont une influence décisive sur la valeur de R.

Tout d’abord, bien sûr, les mesures qui sont prises.

Deuxièmement, la manière dont nous les mettons en œuvre.

Troisièmement, la nature du virus.

Ce troisième facteur a été jusqu’à présent quelque peu laissé de côté dans les discussions, car les variantes du virus que nous avons vues en Suisse jusqu’à présent ne diffèrent pas beaucoup en termes de propagation. La situation est désormais différente avec la nouvelle variante de la Grande-Bretagne.

Les collègues d’Imperial College London estiment que la variante du Royaume-Uni pourrait augmenter le nombre de reproductions de 0,4.

Quelles conséquences devrons-nous attendre si la variante se répand en Suisse et que le taux de reproduction augmente autant? Les infections causées par cette variante doubleraient chaque semaine. Même si nous n’avons pour l’instant que quelques cas avec la variante britannique, elle pourrait rapidement se répandre. Ces infections s’ajouteraient alors au nombre très élevé de cas dus d’autres variantes que nous avons déjà en Suisse.

Nous nous trouvons en Suisse dans une phase de croissance exponentielle avec un nombre extrêmement élevé de cas et une valeur R supérieure à 1. Nous ne pouvons donc pas nous permettre d’autres facteurs aggravants tels que ces variantes peuvent représenter. Il est urgent de gagner du temps et de veiller à ce que cette nouvelle variante n’ait pas un impact négatif supplémentaire sur l’évolution de l’épidémie en Suisse. Trois aspects sont importants à cet égard. Premièrement, nous pouvons ralentir la propagation en réduisant considérablement nos contacts. Deuxièmement, il est important de tracer et d’interrompre systématiquement les chaînes d’infection. Troisièmement, les importations de cette variante doivent être réduites au minimum. 

Mesdames et Messieurs, les variantes d’un virus ne sont pas une raison de paniquer.

Nous savons comment nous protéger efficacement contre le SARS-CoV-2 et toutes ces mesures de protection sont également efficaces contre cette nouvelle variante. La transmission passe par des contacts – ensemble, nous pouvons activement faire quelque chose contre cette nouvelle variante, notamment en réduisant nos contacts autant que possible.

De cette manière, nous privons le virus du terreau dont il a besoin pour pouvoir se propager.

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