Ce site web n’est plus mis à jour

La Swiss National COVID-19 Science Task Force a été dissoute le 31 mars 2022.

Elle a été remplacée par le Comité consultatif scientifique COVID-19 pour que les cantons et la Confédération puissent continuer de bénéficier d’une expertise scientifique dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2.

Ce site web n’est donc plus mis à jour, mais son contenu reste accessible à titre d’archive.

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Statement Prof. Alain di Gallo, expert en santé mentale, Point de presse, 4 janvier 2022.

Mesdames et Messieurs,

En automne déjà, le variant Delta du SARS-CoV-2 a provoqué une augmentation massive des infections chez les plus jeunes. Maintenant, c’est le variant Omicron, encore plus contagieux, qui se répand parmi la population. Les enfants, en tant que groupe le moins vacciné ou non encore vacciné, seront fortement touchés par la vague Omicron. (Aux États-Unis, la moyenne sur 7 jours des hospitalisations quotidiennes a augmenté de 58 % pour atteindre 334 du 21 au 27 décembre, contre une augmentation de 19 % pour tous les groupes d’âge.)

Les vacances scolaires ayant pris fin hier dans de nombreux cantons, d’importantes questions sur les mesures à prendre dans les écoles se posent désormais.

D’un point de vue émotionnel, éducatif et social, l’enjeu principal est de maintenir les écoles ouvertes et d’éviter la discontinuité dans l’enseignement et la vie quotidienne. 

De plus, les enfants qui souhaitent se faire vacciner ou dont les parents souhaitent les faire vacciner devraient avoir la possibilité de recevoir deux doses avant d’entrer en contact avec le virus. Pour cette raison, les spécialistes de l’épidémiologie, de la pédiatrie et de la pédopsychiatrie s’accordent à dire que des mesures doivent être prises dans les écoles afin de limiter la circulation du virus et d’éviter les fermetures d’écoles. Pour ce faire, il faut tenir compte de cinq points essentiels : la qualité de l’air, le dépistage par tests, la conduite à tenir lorsque des enfants sont symptomatiques, le port de masques et la vaccination.   

Qualité de l’air

Une ventilation adéquate est considérée comme un facteur important de prévention de la transmission du SARS-CoV-2, car elle dilue la concentration d’aérosols et réduit ainsi la quantité de virus dans l’air. La ventilation systématique des salles de classe et autres espaces intérieurs dans les écoles est particulièrement importante pour les activités à forte émission d’aérosols telles que parler fort, chanter, rire et faire de la gymnastique. Autant d’activités qui doivent avoir leur place dans le quotidien de l’école.

La ventilation peut être assurée par un renouvellement mécanique de l’air ou en ouvrant régulièrement les fenêtres. La ventilation naturelle n’est en aucun cas moins efficace – tant qu’elle est pratiquée systématiquement.

Les capteurs de CO2 sont un outil simple et peu coûteux pour assurer une bonne qualité de l’air ambiant. L’utilisation de ces capteurs permet de déterminer la qualité de l’air non pas par une perception subjective, mais bien par des indicateurs objectifs. Les capteurs de CO2 ne protègent pas directement contre la contagion. Ils renseignent sur la concentration des aérosols, mais pas sur le risque de transmission.  

Dépistage par tests :

Des tests réguliers et répétés dans les écoles peuvent interrompre les chaînes de transmission chez les enfants asymptomatiques ou peu symptomatiques grâce à la détection précoce d’une infection par le SARS-CoV-2. Le nombre total de cas de COVID-19 dans une classe ou une école peut ainsi être réduit. Cependant, pour être efficaces, les tests devraient être effectués régulièrement et aussi souvent que possible (au moins une à deux fois par semaine) et le dépistage devrait inclure tous les enfants. 

Conduite à tenir lorsque des enfants sont symptomatiques :

Combien de temps les enfants présentant des symptômes de Covid doivent-ils rester loin de l’école et quelle méthode faut-il utiliser pour les tester ?

En Suisse, cette procédure dépend actuellement de l’âge : selon la directive de l’OFSP, les enfants de plus de 6 ans doivent être testés pour tout symptôme pouvant être lié au COVID-19, qu’ils aient eu ou non un contact avec des personnes infectées, et indépendamment de leur état général, du nombre, du type et de la durée des symptômes.

Pour les enfants de moins de 6 ans, un test n’est recommandé que dans les situations suivantes et sur avis médical :

1) en cas de fièvre ou de forte toux, associée à une altération de l’état général ou à d’autres symptômes de COVID-19 ;

2) en cas de symptômes et d’un contact confirmé avec le COVID-19.

La distinction en fonction de l’âge est faite pour ne pas surcharger inutilement les jeunes enfants et par considération pour les personnes de leur entourage.  

De plus, en cette période de forte propagation du virus, il est très important que les enfants symptomatiques restent à la maison. Mais le fait de rester plus longtemps à la maison peut également être une source de stress tant pour les enfants et que pour les personnes qui s’en occupent. Il serait donc souhaitable d’élargir l’accès aux tests PCR sensibles (en privilégiant les tests salivaires, plus agréables). Ainsi, un résultat fiable serait garanti et les enfants symptomatiques pourraient retourner plus tôt à l’école. 

Port de masques:

Une bonne qualité de l’air dans les salles de classe n’offre pas une protection absolue contre la contagion. En effet, si la ventilation réduit la charge d’aérosols, elle n’empêche pas la transmission par les gouttelettes. Il est donc important de combiner toutes les mesures efficaces. Notamment le port de masques. Le port de masques dans les écoles est particulièrement important et pertinent pendant les périodes de forte circulation virale, même dans les espaces intérieurs bien ventilés. 

Vaccination pour les enfants :

La décision de vacciner un enfant ou un adolescent doit être prise avant tout en fonction des bénéfices individuels que cet acte leur procure. Quels sont les arguments en faveur de la vaccination des enfants en bonne santé qui ne sont pas en contact avec des personnes à risque ?

En plus d’éviter les discontinuités dans l’enseignement et le stress psychologique et social que cela entraîne, le vaccin devrait réduire les complications pédiatriques du COVID-19 en cas d’infection par Omicron également. Comme il a été démontré que la vaccination prévient la survenue, rare, du syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C) chez les 12-18 ans, on peut s’attendre au même bénéfice chez les 5-11 ans vaccinés, le groupe d’âge où l’incidence du MIS-C est la plus élevée. On s’attend en outre à ce que la vaccination réduise le risque de COVID long.

Afin que les jeunes enfants puissent accéder à la protection contre le COVID-19 comme tous les autres groupes de population, il est important que la possibilité pour eux de se faire vacciner soit mise en place dans les meilleurs délais et à vaste échelle. Pour la partie de la population qui est prête à faire vacciner ses enfants et pour les enfants qui le souhaitent, plus vite les enfants seront vaccinés, plus vite cela contribuera à limiter la circulation du virus parmi les enfants, ainsi que les cas de maladie et les perturbations de leur vie quotidienne qui en résultent

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