Ce site web n’est plus mis à jour

La Swiss National COVID-19 Science Task Force a été dissoute le 31 mars 2022.

Elle a été remplacée par le Comité consultatif scientifique COVID-19 pour que les cantons et la Confédération puissent continuer de bénéficier d’une expertise scientifique dans le cadre de la pandémie de SARS-CoV-2.

Ce site web n’est donc plus mis à jour, mais son contenu reste accessible à titre d’archive.

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Statement Prof. Samia Hurst, vice-présidente et experte en éthique biomédicale, Point de presse, 4 janvier 2022.

Meine Damen und Herren, Mesdames et Messieurs,

Il y a deux ans, l’OMS a signalé un cluster de pneumonies dans la province du Hubei. Une semaine après, la séquence génétique du virus était en ligne. Onze mois plus tard, la première personne était vaccinée. Aujourd’hui, près de 60% de la population mondiale a reçu au moins une dose, et en Suisse ce chiffre atteint presque 70%. Nous faisons face à notre deuxième hiver de cette pandémie. Nous sommes mieux équipés, car majoritairement immunisés. Cependant, nombre d’entre nous ne sont encore ni vaccinés ni guéris du COVID19. Les enfants de moins de douze ans commencent seulement à avoir accès à la vaccination. Nous devons encore nous attendre à un fardeau important pour nos hôpitaux et notre société, du fait de la maladie aiguë et du COVID long.

Le variant Omicron est devenu dominant en Suisse et détermine la dynamique de la vague actuelle. R est désormais supérieure à 1 dans toutes les grandes régions. Si nous ne diminuons pas nos contacts, l’augmentation du taux d’Omicron entraînera une accélération de cette vague. En rendant de nombreuses personnes malades en même temps, elle pourrait provoquer des pénuries de personnel critiques dans de nombreux domaines, y compris les soins de santé, et surcharger la capacité de test. 

Que signifient la situation actuelle pour les personnes immunisées, pour les personnes non immunisées, pour les hôpitaux, et pour la société ?

Si vous êtes immunisé, vous êtes plus en sécurité que si vous ne l’étiez pas, mais Omicron devrait vous rendre plus prudent. La protection contre les maladies graves et l’hospitalisation reste élevée, à 70 % après deux doses et jusqu’à 78-93 % après trois doses. La protection contre l’infection symptomatique, en revanche, diminue fortement après deux doses, à environ 35 %, mais augmente à nouveau pour atteindre 77 % après trois doses.   

Si vous n’êtes ni vacciné ni guéri, vous faites partie de ceux qui sont plus à risque d’une forme grave. Par rapport à Delta, cependant, Omicron semble diminuer votre risque et le placer à nouveau à peu près au niveau où il était lors de la deuxième vague, peut-être même un peu plus bas. L’évaluation correcte du risque pour les personnes non immunisées est compliquée car Omicron provoque plus d’infections chez les personnes immunisées que les variants précédents et ces personnes sont, au moins partiellement, protégées contre la maladie grave par leur immunité. Cela peut donner une impression trop optimiste.

Les études tenant compte du statut vaccinal sont donc importantes. Une étude sud-africaine estime un taux d’hospitalisation avec Omicron inférieur de 29 % à celui de la première vague en 2020, mais supérieur de 20 % chez les enfants. Deux études menées au Royaume-Uni estiment des taux d’hospitalisation inférieurs de 20 % et 67 % à ceux observés avec Delta. Des données des États-Unis montrent un risque d’hospitalisation avec Omicron systématiquement inférieur à la moitié du risque de Delta, chez les adultes et chez les enfants.

Même avec des taux d’hospitalisation plus faibles, Omicron pourrait encore exercer une pression importante sur le système de santé si une forte prévalence l’emporte sur cette amélioration de la virulence. Actuellement, la vague Omicron ne se reflète pas encore dans les chiffres des hôpitaux. Plus de 90 % des patients COVID actuellement dans nos soins intensifs ont une infection avec Delta. La transition vers Omicron est attendue sur les deux prochaines semaines. En attendant, il est utile d’observer ce qui se passe dans d’autres pays.

L’Irlande et l’Angleterre rapportent que les soins intensifs pourraient ne pas être le facteur limitant principal pour les hôpitaux pendant la vague Omicron. Les hôpitaux de Londres, par exemple, constatent une augmentation rapide des admissions, mais pas encore de changements aux soins intensifs. Cela pourrait être le décalage temporel habituel, mais les premières données sur Omicron et les soins intensifs suggèrent aussi qu’une diminution substantielle du risque – peut-être chez les personnes vaccinées ou guéries qui sont hospitalisées – fait partie des possibilités. Les effets d’Omicron sur les soins intensifs restent donc incertains. Nous devons également observer les chiffres des hospitalisations hors des soins intensifs. Les patients COVID nécessitent tous un personnel et des équipements dédiés qui ne peuvent pas être utilisés en même temps pour d’autres personnes. Un nombre élevé d’hospitalisations diminue la qualité des soins pour tous. Bien qu’il y ait plus de flexibilité qu’aux soins intensifs, même dans les services normaux un personnel hautement qualifié est nécessaire.

Les hôpitaux sont en fait face à une double charge avec l’augmentation des absences dues à la maladie. Un nombre important de personnes malades pourrait exercer une pression plus forte sur le fonctionnement de différents secteurs de notre société que celle que nous avons connue jusqu’à présent. Pour les entreprises privées, la vague Omicron pourrait poser des défis différents de ceux des vagues précédentes, pendant lesquelles la demande a temporairement diminué. Cette vague-ci pourrait avoir un impact beaucoup plus important sur la main-d’œuvre, réduisant l’offre alors que la demande resterait constante. Il serait prudent pour les entreprises de préparer des mesures pour pouvoir fonctionner alors qu’une partie substantielle de leur main-d’œuvre serait temporairement isolée. Cette approche soutiendrait leur propre activité, et permettrait également à notre société de revenir à la normale aussi facilement que possible.

Un nombre de cas élevé peut surcharger la capacité des tests et limiter notre capacité à savoir quand nous isoler. Il augmente aussi le risque pour les personnes les plus exposées. Les personnes immunodéprimées, ou avec d’autres facteurs de risque, en particulier si elles ne sont pas immunisées ou si elles sont en attente d’une troisième dose : ces personnes doivent être autorisées à se protéger. Comme nous ne sommes pas tous également capables de le faire dans différentes situations professionnelles, dans certains cas ces personnes devront bénéficier d’une protection active.

Que peut-on faire pour ralentir l’augmentation rapide du nombre de cas ?

Nous connaissons tous la réponse désormais et tous les moyens ont été abondamment décrits. Il s’agit au fond toujours de réduire nos contacts et de rendre les contacts restants aussi sûrs que possible : fournir des autotests, le port permanent du masque à l’intérieur, une bonne ventilation, tout cela peut ralentir la vague actuelle. 

Davantage de troisièmes vaccinations sera crucial pour enrayer la vague actuelle. La rapidité est essentielle ici.

Que signifie la situation actuelle pour les enfants ? Comme je l’ai mentionné plus haut, certains des effets d’Omicron sur les enfants sont encore incertains. Pour ce point, je passe la parole à Alain Di Gallo :

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